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Plus de risques d’AVC avec des médicaments contre les vomissements

Une étude démontre que la prise de certains antivo

Par Goffkein

Une étude démontre que la prise de certains antivomitifs augmente le risque de faire un accident vasculaire cérébral (AVC).

Chaque an­née en France, 140 000 per­sonnes sont vic­times d’un ac­ci­dent vas­cu­laire cé­ré­bral (AVC). En­vi­ron 80 % d’entre eux sont des in­farc­tus cé­ré­braux, également appelés AVC is­ché­miques, liés à l’obstruction d’une ar­tère cé­ré­brale par un caillot san­guin. Parmi les causes fa­vo­ri­sant la sur­ve­nue d'un tel ac­ci­dent fi­gure la prise de médicaments an­ti­psy­cho­tiques, prescrits par des psychiatres notamment. Cet effet indésirable médicamenteux est connu de­puis les an­nées 2000. Mais à pré­sent, les chercheurs s’intéressent à une autre classe mé­di­ca­men­teuse, celle des an­tiémétiques, c’est-à-dire des médicaments prescrits pour traiter les nausées et vomissements, également appelés antivomitifs. Les molécules qui appartiennent à cette classe sont  la dom­pé­ri­done, le mé­to­clo­pra­mide ou encore la mé­to­pi­ma­zine. Si les antipsychotiques et ces antiémétiques ont un point commun, leur mode d’action dit « antidopaminergique », il semblerait  qu’ils aient également les mêmes effets indésirables.

Plus de risques les premiers jours du traitement

Selon des cher­cheuses et cher­cheurs de l’In­serm/uni­ver­sité de Bor­deaux (Centre de re­cherche Bor­deaux Po­pu­la­tion Health) et du CHU de Bor­deaux, leurs observations mettent en évidence « une as­so­cia­tion entre la prise de ces mé­di­ca­ments et le risque de pré­sen­ter un AVC is­ché­mique ». Plus pré­ci­sé­ment, « les ana­lyses ont re­trouvé une plus forte consom­ma­tion d’an­ti­émé­tiques dans les jours pré­cé­dant l’AVC mar­quée par un pic de d’ini­tia­tion de trai­te­ment sur cette pé­riode. Ce ré­sul­tat sug­gère qu’il y au­rait une aug­men­ta­tion du risque d’AVC is­ché­mique en dé­but d’uti­li­sa­tion de ces mé­di­ca­ments ». Une dé­cou­verte dont l'im­pact pour­rait être im­por­tant, tant le re­cours aux mo­lé­cules concer­nées est fré­quent. En 2017, plus de 4 mil­lions de per­sonnes avaient eu au moins un rem­bour­se­ment par l’Assurance maladie de mé­to­pi­ma­zine, la plus uti­lisée d’entre elles.

Des recherches à poursuivre

Selon Anne Bé­nard-La­ri­bière, l’une des au­teurs de l’étude, les re­cherches doivent cependant conti­nuer pour « ap­por­ter des in­di­ca­tions sur la fré­quence de cet ef­fet in­dé­si­rable ». Ce pa­ra­mètre n'a effectivement pas pu être me­suré à cause de la méthodologie employée. En outre, « dis­po­ser d’in­for­ma­tions pré­cises sur les sous-types d’AVC is­ché­miques et leur lo­ca­li­sa­tion per­met­trait éga­le­ment d’ex­plo­rer les mé­ca­nismes en cause ».

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