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Plus d’espaces verts permettraient de réduire la mortalité

Plus d’espaces verts permettraient de réduire la m

par Iuliia Sokolovska

Les politiques publiques qui cherchent à diminuer l’impact de la chaleur, du bruit ou de la mauvaise qualité de l’air ont un bénéfice réel et important pour la santé humaine.

Il n’est un mystère pour personne que la chaleur, la pollution, le bruit impactent négativement la santé humaine. Partant de ce constat, Santé Publique France (SPF) a pour la première fois cherché à évaluer « l’ampleur des bénéfices pour la santé » qui pourraient être apportés par la végétalisation des villes ou des actions en faveur des modes de déplacement actifs, de la qualité de l’air ambiant, ou du bruit des transports.

Un kilomètre à pied plutôt qu’en voiture

Publiés en décembre 2024, les résultats de l’étude, réalisée à partir des données de trois métropoles (Lille, Montpellier et Rouen), mettent en avant que les politiques publiques qui cherchent à lutter contre le changement climatique (par des actions comme augmenter le nombre d’espaces verts, promouvoir la marche et le vélo) ont un impact important sur la mortalité, la morbidité (c’est-à-dire le nombre de personnes malades dans une population), et le recours aux soins.
Ainsi, en végétalisant davantage l’espace urbain, la mortalité pourrait être réduite de 3 à 7% (selon les villes), ce qui représente 80 à 300 décès par an. Les bénéfices seraient majoritairement observés dans les zones urbaines moyennement denses et très denses. Par ailleurs, la voiture demeure encore très utilisée, même pour des trajets courts. Or si 90% des déplacements de moins de 1km étaient réalisés en marchant ou en faisant du vélo, c’est 3 à 6% de la mortalité qui pourrait être évitée.

Hospitalisations et accidents vasculaires cérébraux

S’agissant de la qualité de l’air, si les valeurs recommandées par l’OMS concernant l’exposition aux particules fines étaient respectées, la mortalité pourrait diminuer de 7 à 12 % (300 à 1 000 décès par an) et plus d’une centaine d’accidents vasculaires cérébraux. De la même manière, si les recommandations relatives au bruit routier étaient respectées, on pourrait éviter chaque année près de 100 hospitalisations pour maladies cardiovasculaires. Quant à l’exposition à des températures très élevées, elle a été jugée responsable, l’été, d’un pour cent de la mortalité (35 à 90 décès par an)
Les bénéfices sanitaires évalués par cette étude ont mesuré uniquement l’effet sur la mortalité. Ces bénéfices sont « probablement sous-évalués et plus larges » que ce seul effet, pointe SPF. La recherche met de plus en lumière l’influence directe du climat sur la santé mentale. On peut donc facilement anticiper que des aménagements urbains favorisant la présence de végétation dans les zones habitées pourrait également avoir un impact bénéfique sur la santé psychique de la population.

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