Ils s’appellent aoûtats mais peuvent nous casser les pieds ou plutôt nous attaquer les jambes tout l’été, et ce dès les premières chaleurs printanières… jusqu’en octobre. Il est cependant vrai que la période à laquelle nous sommes les plus exposés à leurs méfaits se situe à la fin de l’été, d’où leur nom d’« aoûtat ». Mais que sont exactement ces petites bêtes ? Pas de petites fourmis, comme on le croit parfois, mais des larves, et plus précisément des larves d’acarien (une sorte d’araignée microscopique) de la famille des Trombicula automnasis. Chez cette espèce, seule la larve pique, ou plutôt mord, l’adulte étant parfaitement inoffensif. Elle sévit dans les jardins, les forêts et les prairies, se nourrissant de tissus situés sous la peau des mammifères, animaux ou humains.
Attention aux sols herbeux
La bonne nouvelle, c’est que les aoûtats ne vivent pas dans les habitations. Leur élément, ce sont les sols herbeux où ils trouvent de quoi se nourrir et qui abritent également leur reproduction. Exceptionnellement, ils peuvent être ramenés à la maison par votre animal de compagnie, mais c’est rare.
Vigilance donc dans l’herbe, même s’il est plutôt simple de se protéger de ces larves : utiliser une nappe ou une couverture lors d’un pique-nique pour ne pas être directement en contact avec la pelouse, ou porter des vêtements longs, couvrants, autant que possible, lorsqu’on se balade en forêt ou dans une prairie voire qu’on envisage une longue séance de jardinage. Sachant que ces petites larves d’acariens ont beau être rouge vif (d’où le fait qu’ils sont aussi appelés « rougets »), à moins de se promener au jardin avec une loupe, leur petite taille - entre 0,2 et 0,4 mm - les rend difficilement visibles à l’œil nu.
Comment « pique » un aoûtat ?
Ce qui est étonnant, c’est que l’aoûtat ne pique pas, il mord ! Il possède trois paires de pattes ainsi que des crochets appelés chélicères. C’est au moyen de celles-ci qu’il mord son hôte, animal ou humain (il ne fait pas la fine bouche), puis qu’il injecte de la salive contenant des enzymes qui vont venir prédigérer les cellules de sa victime. Il aspire ensuite le liquide nutritif issu de cette prédigestion dont il se régale. Côté hôte, une petite boursouflure de quelques millimètres de diamètre, qui démange beaucoup, apparaît. En général les lésions sont regroupées et nombreuses sur la jambe, la cuisse, le bras, parfois même le tronc ou les flancs (si par exemple vous avez fait une sieste en maillot de bain près d’un plan d’eau car les aoûtats raffolent des environnements humides). A noter que les larves se décrochent en général toutes seules de la peau au bout d’une vingtaine d’heures et que les démangeaisons causées par l’aoûtat sont le plus souvent bénignes.
Que faire pour soulager les démangeaisons ?
Pour limiter les démangeaisons consécutives aux morsures d’aoûtats, il est conseillé de laver la peau à l’eau et au savon, puis d’appliquer un antiseptique local de type chlorhexidine. Si les démangeaisons vous sont pénibles ou si vous avez de nombreuses piqûres, vous pouvez également appliquer une crème apaisante, à base d’antihistaminiques notamment : pour cela, demandez conseil à votre pharmacien. Il pourra également vous proposer une poche de froid à appliquer sur la zone, pour l’anesthésier légèrement.
Les erreurs à ne pas commettre
L’essentiel est de résister à la tentation de… se gratter ! En effet, le grattage intense peut entraîner des risques de surinfection, même s’ils sont rares. En cas de doute, notamment si l’aspect de la zone piquée est inhabituel, qu’un placard inflammatoire plus rouge qu’auparavant se développe, ou que des croûtes de couleur miel se forment, demandez conseil à votre pharmacien. De même, n’hésitez pas à l’interroger si les démangeaisons sont très fortes : cela peut signaler une allergie. Lorsque la réaction de type urticaire est intense, une crème à base de cortisone pendant quelques jours, associée si besoin à un anti-histaminique par voie orale, constitue une prise en charge efficace
Des solutions en prévention
Si vous êtes prévoyant et préférez écarter le risque, vous pouvez également vous procurer en pharmacie des répulsifs anti-aoûtats, à vaporiser sur vos vêtements (de préférence bien couvrants) avant une balade en forêt ou au bord d’un plan d’eau par exemple. Sachez que ces larves n’apprécient guère les huiles essentielles d’eucalyptus, de menthe ou de lavande. Il est également utile de savoir que les larges rayons du soleil plaisent particulièrement à ces petits parasites et que le soir, à l’heure de l’apéritif, le risque de vous faire taquiner la peau par ces derniers est moins important.