Plusieurs vaccins sont disponibles pour les personnes ciblées chaque année lors de la campagne antigrippale. Certains - dits standards - tels que FluarixTetra (GSK), Influvac Tetra (Viatris) ou VaxigripTetra (Sanofi), sont indiqués chez l’enfant dès 6 mois et chez l’adulte. Depuis l’hiver 2021, un vaccin quatre fois plus dosé, Efluelda (Sanofi), est aussi disponible pour les personnes de 65 ans plus. Mais après trois saisons hivernales, celui-ci ne sera pas proposé pour la campagne 2024-2025.
La raison ? La réévaluation de son tarif. « Les autorités ont décidé d’établir son nouveau prix à un niveau inférieur aux coûts de production et de distribution de ce vaccin, [ce] qui rend impossible [sa] mise à disposition (…) lors de la prochaine campagne de vaccination contre la grippe l’hiver prochain », indique Sanofi dans un communiqué. Le laboratoire précise avoir pourtant investi 50 millions d’euros pour assurer une partie de la production d’Efluelda en France et ajoute que ce vaccin « restera disponible dans les autres pays où il est autorisé et recommandé ».
Meilleur service médical rendu
La déception est grande du côté des pharmacies (qui ont administré 60 % de l’ensemble des vaccins contre la grippe l’hiver dernier), puisque près de 11000 d’entre elles avaient déjà passé commande auprès de Sanofi pour s’approvisionner en Efluelda. Même si le groupe pharmaceutique s’est engagé à remplacer chaque dose commandée de son vaccin hautement dosé par VaxigripTetra, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF – le syndicat majoritaire des officinaux) regrette que les patients soient ainsi « privés du vaccin offrant le meilleur service médical ».
Il n’est cependant pas impossible qu’Efluelda revienne sur le marché français lors de la campagne antigrippale 2025-2026 sous une forme trivalente. En effet, depuis 2018 les vaccins antigrippaux contiennent systématiquement quatre valences, tel que recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : deux sous-types du virus A et deux lignages du virus B. Mais en mars dernier, l’Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé de revenir à une version trivalente, d’une part parce que la lignée B/Yamagata n’a pas été détectée depuis mars 2020, d’autre part parce que la présence des antigènes de cette lignée dans un vaccin vivant induit un risque de réintroduction chez l’homme par réassortiment avec la souche sauvage B/Victoria. « La réévaluation dans le cadre du passage au trivalent pourrait être l'occasion de revoir les conditions d'accès pour Efluelda, espère ainsi Sanofi, et nous permettrait de mettre à nouveau ce vaccin à disposition des Français. » À suivre.