Faut-il imposer un âge minimum à l’utilisation de produits antirides ? Face à la montée en charge d’une utilisation déraisonnée chez des jeunes filles sous l’influence des réseaux sociaux, une chaîne de pharmacies suédoises, Apotek Hjärtat, l’a fait. Résultat, toute personne de moins de 15 ans souhaitant acheter un produit antirides dans l’une des 390 pharmacies de ce réseau, et y compris sur leur site Internet, doit montrer patte blanche : sans une autorisation parentale ou une justification médicale, la crème ou le sérum anti-vieillissement convoité ne lui sera pas délivré.
La voix qui dit stop
« En tant que distributeur majeur de produits de soin de la peau et en tant qu’exploitant de pharmacies, nous voulons prendre nos responsabilités. Aujourd’hui, les jeunes utilisent de manière malsaine et inutile des produits de soin pour la peau. Nous voulons être la voix qui dit stop », indique la PDG de Apotek Hjärtat, Monika Magnusson, dans un message à l’AFP. La chaîne de pharmacies a publié la liste des produits qui tombent sous le coup de l’interdiction, notamment ceux qui contiennent des AHA (acides alpha-hydroxylés tels que les acides citrique, glycolique, lactique, malique, mandélique), les BHA (acides bêta-hydroxylés : acide salicylique), la vitamine A (rétinol), la vitamine C…
Outre le fait que « des produits visant à réduire les rides et à unifier le teint, ce n’est pas quelque chose dont a besoin un enfant », remarque Annika Svedberg, la pharmacienne responsable de Apotek Hjärtat, les ingrédients cités ci-dessus sont trop agressifs pour la peau des plus jeunes. Ils peuvent non seulement endommager l’épiderme mais aussi, à l’inverse de l’effet escompté, accélérer le vieillissement cutané ! « Nous espérons que cette limite incitera davantage de personnes à s'arrêter et réfléchir, et qu'elle conduira à des conversations importantes entre parents, dans les familles et au sein de la société, sur les idéaux et les normes », ajoute Monika Magnusson.
Effet boule de neige
L’initiative trouve déjà de l’écho auprès d’entreprises de cosmétiques suédoises telles que Lyko et sa plateforme de e-commerce ou encore la chaîne Kicks. L'Agence suédoise des produits médicaux soutient le projet : elle a publié, le 11 avril, un avertissement grand public pour rappeler que « la peau des enfants n'a pas besoin de sérums, de peelings, de crèmes anti-rides » et que « ces produits sont conçus (et testés) pour les adultes et ne sont pas adaptés aux enfants ». Reste à savoir si l’effet boule de neige sortira des frontières suédoises. Pour l’heure, la Commission européenne compte limiter la concentration de rétinol à 0,05% dans les lotions pour le corps et à 0,3% dans autres produits sans rinçage et à rincer à compter de 2026.
