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Paracétamol, aspirine et ibuprofène bientôt derrière le comptoir?

Paracétamol, aspirine et ibuprofène bientôt derriè

JackF

Afin de limiter les risques de surdosage, l'ANSM souhaite supprimer l'accès direct à ces médicaments et renforcer le rôle de conseil des pharmaciens.

Le paracétamol (Doliprane, Efferalgan) et certains anti-inflammatoires non stéroïdes (AINS) que sont l'aspirine et l'ibuprofène (Advil, Nurofen) pourraient, dès janvier 2020, être obligatoirement placés derrière le comptoir des pharmacies. C'est en tout cas le souhait de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), d'après le point d'information publié le 3 octobre 2019. 

Actuellement, ces molécules font partie du petit groupe de médicaments autorisés à figurer dans une zone de "libre accès" dans les officines : dans cette partie de l'espace de vente de la pharmacie, le patient peut se servir lui-même, sans forcément s'adresser à un membre de l'équipe officinale. 

Limiter les mésusages

L'objet de ce changement de localisation? Renforcer le rôle de conseil des pharmaciens qui délivrent ces molécules chaque jour, et, ainsi, limiter les risques de mauvais usage. Comme le précise l'ANSM, "ces médicaments sont sûrs et efficaces lorsqu'ils sont correctement utilisés, mais présentent des risques lors d'une utilisation inadéquate". Et ces risques, bien connus, sont potentiellement très graves. 

Le paracétamol est un médicament anti-douleur largement utilisé en auto-médication par l'ensemble des patients, enfants comme adultes. Cependant, des doses trop élevées ou trop rapprochées peuvent être à l'origine de graves lésions du foie, nécessitant parfois des greffes ou conduisant au décès du patient. De leur côte, mal utilisés, l'aspirine et l'ibuprofène peuvent provoquer de lourds dommages aux reins et des complications infectieuses graves. De plus, ils ne doivent pas être pris par une femme enceinte au-delà du 6ème mois de grossesse : ils sont alors toxiques pour le foetus. 

Replacer ces médicaments derrière le comptoir facilitera le conseil du pharmacien et limitera les risques pour les patients. Pour autant, la vente de paracétamol, aspirine et ibuprofène restera livre, c'est-à-dire qu'elle ne nécessitera pas d'ordonnance. 

Cette évolution ne devrait pas entrer en application avant le début de l'année prochaine. 

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