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Moustique tigre : les cas de dengue scrutés en France

Moustique tigre : les cas de dengue scrutés en Fra
Depuis 2004, le moustique tigre fait parler de lui en métropole, accroissant année après année son aire de répartition. Les autorités surveillent donc les cas de dengue, importés ou autochtone, qui lui sont imputables.

Cela fait quasiment 10 ans que l’insecte, auparavant strictement tropical, a commencé à venir vrombir, à défaut de rugir, en France métropolitaine. Désormais présent dans quasiment 70 départements métropolitains, Aedes albopictus fait l’objet d’une surveillance étroite de la part des autorités sanitaires. Dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) daté du 11 juillet 2023, Santé Publique France a consacré un article à la « Nette augmentation des cas de dengue autochtone en 2022 ». En préambule, l’agence nationale pose le décor : « Pour limiter le risque de transmission autochtone des arbovirus qu’il peut transmettre (dengue, chikungunya et Zika), une surveillance des cas, importés et autochtone, est mise en place depuis 2006 .»

Déclaration obligatoire des cas

Cette surveillance repose sur la déclaration obligatoire des cas documentés biologiquement. Et elle est renforcée, entre mai et novembre, par l’analyse de données de laboratoires permettant d’identifier les cas non déclarés. Santé Publique France a répertorié en 2022 quelque 378 cas importés de dengue, 23 de chikungunya et 6 de Zika en France métropolitaine. Mais aussi, et c’est le plus préoccupant, 9 épisodes de transmission autochtone de dengue totalisant 66 cas autochtones de dengue, c’est-à-dire que les personnes concernées ont été contaminées en France métropolitaine.

Le Sud concentre les cas

« La survenue de cas de dengue autochtone est dorénavant un phénomène attendu dans le sud de la France mais la situation a été exceptionnelle en 2022 », analyse Santé Publique France. Plus précisément, les régions concernées sont l’Occitanie (5 épisodes sur les 9, totalisant 12 cas), la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (52 cas) et la Corse (1 épisode et 2 cas). Enfin, 6 de ces épisodes sont survenus dans des départements où aucun cas autochtone n’avait été rapporté auparavant.

Qu’est-ce que la dengue ?

La dengue est une maladie due à un arbovirus, appartenant au genre Flavivirus. C’est d’ailleurs l’arbovirose la plus répandue dans le monde. Elle est transmise d’un humain à un autre par l’intermédiaire de moustiques du genre Aedes : Aedes albopictus, le fameux moustique tigre, et Aedes aegypti notamment. En France métropolitaine, Aedes albopictus, petit et rayé d’où son sobriquet de « tigre », a fait son apparition en 2004 dans les Alpes-Maritimes, à la frontière italienne. La dengue fait partie des maladies à vecteur, et le vecteur, en France, est le moustique tigre. Or l’implantation de ce vecteur depuis 2004, avec une nette accélération ces derniers étés, expose désormais au risque de transmission autochtone du virus de la dengue, mais aussi de celui du chikungunya et du Zika. Et ce à partir de personnes de retour de zones de transmission, notamment la zone intertropicale où ces virus sont endémo-épidémiques. Chaque année, le risque de transmission autochtone augmente. D’où le dispositif de surveillance mis en place depuis 2006, permettant le déclenchement des mesures de lutte anti-vectorielle (LAV) appropriées autour des cas.

Comment lutter individuellement ?

Il est possible de se protéger des moustiques par quelques mesures préventives. Ces moustiques affectionnent particulièrement l’eau stagnante, donc si vous possédez un jardin, évitez de laisser stagner de l’eau dans des seaux, soucoupes de plantes, bassines, gouttières. Et si vous ne pouvez pas vider certains contenants, comme des bassins de poissons, des récupérateurs d’eau ou si vous vivez à proximité d’un étang, vous pouvez agir en prévention en recourant à des solutions larvicides, biodégradables pour préserver les organismes aquatiques, afin de stopper le développement des larves avant leur éclosion et d’empêcher les femelles de pondre. A l’intérieur, changez l’eau des fleurs une fois par semaine, et n’hésitez pas à équiper vos fenêtres de moustiquaires, en particulier dans les chambres où dorment de jeunes enfants. D’un point de vue vestimentaire, l’idéal est de porter des vêtements légers, longs et amples pour éviter autant que possible les piqûres. L’utilisation de produits répulsifs peut être opportune, voire, s’il y a beaucoup d’insectes dans les parages, l’emploi d’insecticides pour moustiques tropicaux à pulvériser. Dans ce cas, demandez conseil à votre pharmacien pour le choix de ces produits et soyez raisonnable sur la quantité de produit utilisé.

Si vous êtes déjà piqué…

Comme avec toute piqûre d’insecte, désinfectez le bouton chaque fois que nécessaire avec des produits adaptés que vous conseillera le pharmacien, et en cas d’apparition de symptômes grippaux, contactez votre médecin.

Soyez civique, déclarez les cas !

Enfin, si avant d’être piqué vous avez pu identifier le corps rayé caractéristique du tigre, n’oubliez pas de signaler sa présence dans votre secteur aux autorités, directement sur signalement-moustique.anses.fr, au besoin avec une belle photo du « fauve » si vous parvenez à capturer son image.

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