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Les « puffs » vont être interdites

Les « puffs » vont être interdites

Par Евгений Шемякин

La première ministre envisage une interdiction des cigarettes électroniques jetables, aussi appelées « puffs ». Avec leurs goûts fruités, elles sont un danger pour les ados.

Certains packagings ressemblent à s’y méprendre à des gourdes de compotes ou des paquets de bonbons… Et c’est bien le problème ! Les puffs sont des cigarettes jetables préremplies exhalant des saveurs acidulées et enfantines de pastèque, fraise, pêche glacée, mangue, goyave... Elles sont déjà interdites à la vente aux mineurs, mais ce sont pourtant bien eux qui s’y intéressent le plus. C’est pourquoi Elisabeth Borne, interviewée le 4 septembre sur RTL, a annoncé son intention d’aller plus loin et d’interdire purement et simplement ces cigarettes jetables accessibles sur internet ou dans des boutiques spécialisées sous une vingtaine de marques. « Les puffs donnent de mauvaises habitudes aux jeunes », a fustigé la Première ministre. Même celles contenant peu voire parfois pas de nicotine. « C’est un geste auquel les jeunes s’habituent et ensuite, c’est comme cela qu’ils vont vers le tabagisme », résume-t-elle. Concrètement, Elisabeth Borne compte intégrer cette interdiction dans le prochain programme national de lutte contre le tabac (PNLT) qui devrait voir le jour en 2024.

La vape, oui mais pour aider au sevrage, et pas jetable

Ce n’est pas la première fois qu’un décideur politique monte au créneau contre les puffs et leurs dangers pour les jeunes. En mai 2023 déjà, alors qu’il était encore ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun avait affirmé qu’il fallait interdire ces cigarettes jetables préremplies « qui en rien ne permettent de sortir du tabagisme » et que cette interdiction devait figurer dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. Au-delà de l’argument de la protection de la santé des jeunes, il évoquait aussi celui de la pollution. « C’est un désastre pour la santé publique car cela amène les jeunes vers le tabac, qui tue encore 75 000 personnes par an en France. C’est aussi une catastrophe écologique car ces dispositifs sont jetables et leurs batteries ne sont pas recyclables », avait-il insisté.

La puff déjà interdite ailleurs en Europe

Plusieurs pays européens comme l’Allemagne, la Belgique ou l’Irlande ont déjà amorcé l’interdiction de ces petits tubes aux saveurs enfantines de marshmallow, ice-candy ou choco-noisette qui font là-aussi un tabac chez les jeunes. En témoignent certaines données récentes, comme celles de l’enquête ESCAPAD 2022 de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). On y apprend que si les jeunes de 17 ans consomment globalement moins de substances psychoactives depuis 5 ans, l’usage de la cigarette électronique, jetable ou non, augmente fortement pour cette classe d’âge.

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