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Les idées des Français pour réduire le trou de la Sécu

Les idées des Français pour réduire le trou de la

Par manassanant

Parmi les mesures proposées aux Français pour réduire le déficit de la Sécurité sociale, la hausse de la taxation des fabricants de médicaments et la délégation de tâches des médecins vers les pharmaciens et infirmiers remportent une forte adhésion.

Chaque année depuis 2000, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) mesure l’opinion des Français à l’égard de la santé, de la protection sociale et des inégalités sociales. Le dernier baromètre d’opinion, mené auprès de 4000 personnes interrogées en face à face du 16 octobre au 19 décembre 2023, vient d’être rendu public. Celui-ci prend notamment la température face à différentes mesures proposées pour réduire le déficit de la Sécurité sociale. Si certaines remportent toujours peu de succès – comme l’augmentation des cotisations (15,5%) ou la réduction de la prise en charge pour les longues maladies (15,5%) – et d’autres perdent en légitimité – comme la limitation de la prise en charge de certaines prestation, passée de 50,6% de voix favorables en 2005 à 32,7% en 2023 – des dispositifs sont vus d’un bon œil.

Taxer les industriels

Ainsi, 84,5% des répondants aimeraient que les fabricants de médicaments soient davantage taxés, un résultat stable depuis 2018. C’est la mesure la plus plébiscitée devant celle consistant à permettre aux infirmiers et pharmaciens de « faire certaines tâches à la place des médecins » qui est approuvée par 74,4% des Français. C’est beaucoup plus qu’en 2015 (63,5%) mais un peu moins qu’en l’année de crise 2020 (78,1%). L’idée de limiter les tarifs des professionnels de santé en général remporte 73,5% des suffrages mais est en recul presque constant depuis 2009 (86,2%). Quant au projet de modifier les habitudes des médecins pour qu’ils prescrivent moins, 63,9% des Français y sont favorables, un taux qui chute là aussi régulièrement depuis 2005 (81,5%).

Trop de médicaments ?

A la question de savoir vers qui les Français se tournent lorsqu’ils sont malades ou inquiets pour leur santé, la Drees enregistre une légère décroissance pour l’orientation médecin (de 57,7% en 2012 à 52,1% en 2023) au profit des amis et des proches (de 12,1% à 15,7%) ainsi que du pharmacien (de 8,1% à 12%). Par ailleurs, les répondants estiment que les Français consomment trop de médicaments (80,2%, soit 11 points de moins qu’en 2015) mais indiquent que ce n’est pas leur cas : à l’affirmation « je consomme trop de médicaments », ils disent non à 86,6% (-3 points par rapport à 2015). De la même façon, 67,5% des Français estiment que les médecins prescrivent trop de médicaments, un pourcentage qui tombe à 21,3% quand on leur demande si leur médecin leur prescrit trop de médicaments.

Solidarité

Par ailleurs, malgré les nombreuses critiques sur le système de Sécurité sociale, les Français pensent majoritairement qu’il fournit un niveau de protection suffisant (75,5%), et qu’il peut servir de modèle à d’autres pays (84,7%). Ils estiment, en outre, que le système d’assurance maladie doit absolument rester public (95,2%) puisque la solidarité est avant tout l’affaire de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale pour 64,8% des Français (contre 46,9% en 2013).

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