L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail ou Anses travaille à à assurer la sécurité sanitaire humaine dans les domaines de l'environnement et de l'alimentation. Elle s’appuie pour cela sur l'analyse par ses experts de nombreuses études épidémiologiques publiées au niveau international. C'est dans ce cadre que l'Anses s'est intéressée à la santé de bébés et d’enfants étant ou ayant été nourris au lait maternel.
Réduction des risques
Les études examinées par l’Agence confirment « la relation positive entre la consommation de lait maternel et la réduction du risque de surpoids à tous les âges » mais encore « un effet favorable sur le développement cognitif ». Les experts de l’agence sanitaire affirment également que « des données suggèrent aussi que l’allaitement pourrait contribuer à réduire le risque de diabète de type 1, de leucémies ou encore d’otites moyennes aigües, mais seulement jusqu’à l’âge de 2 ans pour ces dernières ».
Femmes enceintes et allaitantes : des recommandations alimentaires spécifiques
Pour que cet allaitement bénéficie pleinement à la santé de l’enfant, et de la mère, l’Anses rappelle qu’il est nécessaire de suivre des recommandations alimentaires spécifiques lorsqu’on est enceinte ou qu’on allaite. Le but est de couvrir les besoins nutritionnels accrus pendant cette période et de limiter les risques de transmission au petit de substances toxiques ou dangereuses pour sa santé.
Ainsi, dans son avis de 2019, l’Agence met en évidence des groupes d’aliments présentant des intérêts spécifiques pour la santé de la mère et de l’enfant durant la grossesse ou l’allaitement maternel : les produits laitiers, les fruits et légumes et les poissons. « Consommer ces aliments permet également de couvrir les besoins en certains nutriments indispensables pour ces populations tels que le fer, l’iode, la vitamine B9 c’est-à-dire l’acide folique, et, uniquement pour les femmes allaitantes, les vitamines A et C », précise l’Anses.
Le cas particulier du poisson
Concernant le poisson, L’Anses a publié en 2022 des recommandations, pour la population générale et pour « les populations sensibles ». Elle souligne les qualités nutritionnelles précieuses qui font du poisson et des produits de la pêche « des aliments particulièrement intéressants, notamment pour couvrir nos besoins en acides gras omega-3 ». Mais ajoute qu’« ils peuvent accumuler des contaminants chimiques en filtrant l’eau de mer ou en se nourrissant d’autres poissons ». Ainsi,l’Anses précise qu'« au cours de la grossesse et jusqu’à 3 ans, le cerveau de l’enfant est particulièrement vulnérable l’action toxique des contaminants chimique et notamment du méthylmercure et des PCB ».
C’est pourquoi l’Anses émet des recommandations spécifiques sur l'alimentation pour les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants de moins de 3 ans :
- Limiter la consommation de poissons de mer prédateurs sauvage (lotte-baudroie, loup-bar, bonite, empereur, grenadier, flétan, brochet, dorade, taie, sabre, thon) et éviter l’espadon, le marlin, le requin et la lamproie ;
- Pour les poissons d’eau douce, limiter la consommation d’anguilles, barbeaux, brèmes, carpes et silures à 1 fois tous les 2 mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et les adolescentes. Le reste de la population peut consommer ces poissons prédateurs une fois par mois, mais guère plus.