Le reflux gastro-œsophagien

Illustration - Le reflux gastro-œsophagien

Par 9nong

Le RGO est une pathologie fréquente, mais trop souvent minimisée. Des traitements efficaces peuvent soulager les douleurs provoquées par ce reflux acide.

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est une maladie « à surveiller de près », comme l’explique la Société nationale française de gastro-entérologie. Lorsque le contenu de l’estomac, très acide, remonte vers l’œsophage de façon incontrôlée, il provoque des sensations de brûlures (on parle de pyrosis), potentiellement accompagnées de régurgitations. Localement, le reflux entraîne une irritation voire une inflammation de la muqueuse qui tapisse l’œsophage. S’il devient chronique, le RGO est alors reconnu comme facteur de risque contribuant à l’apparition d’un cancer de l’œsophage, même si le risque est très faible.

Une maladie fréquente

Le pyrosis n’est pas exceptionnel : 30 à 40 % de la population française s’en plaint occasionnellement. Il peut être provoqué par un repas copieux, une position allongée ou, au contraire, trop penchée lors de la digestion. Chez la femme enceinte, cette sensation de brûlure est fréquente, provoquée par l’augmentation de la pression exercée sur l’estomac. Cependant, 5 à 10 % des adultes souffrent de reflux gastro-œsophagien fréquemment, c’est-à-dire au moins une fois par semaine : dans ce cas, une consultation médicale est nécessaire pour faire le point.

Des signes à ne pas ignorer

Si la douleur fulgurante au niveau de l’estomac liée à la remontée acide est relativement facile à identifier, le RGO peut provoquer d’autres symptômes. Ainsi, la douleur peut diffuser sur toute la zone de l’œsophage, au niveau du sternum. Le RGO peut également provoquer de la toux - suite à une irritation répétée des voies respiratoires - et favoriser la survenue d’infections pulmonaires. Il peut même être responsable de douleurs thoraciques.

La physiopathologie du RGO

Physiologiquement, le « sac gastrique » est maintenu fermé par un muscle, le cardia. Grâce à ce dernier, le contenu de l’estomac ne peut refluer dans l’œsophage. Cependant, il arrive que les capacités de fermeture de l’estomac par le cardia soient amoindries, laissant le contenu gastrique, chargé en sucs acides, s’échapper.
Cette anomalie de fermeture est favorisée par la présence d’une hernie hiatale (une grosseur qui apparaît en haut de l'estomac). Elle est également influencée par certains aliments comme le café, l’alcool, les épices, les aliments acides… ou des repas trop copieux, par le tabac et le stress. Certains médicaments peuvent également être impliqués : c’est le cas des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) notamment. Enfin, l’âge est un facteur favorisant le reflux gastro-œsophagien.

Les conseils hygiéno-diététiques

Pour limiter le RGO, on peut d’abord modifier quelques habitudes. Ainsi, il est conseillé de patienter au moins 3 heures après le repas avant de s’allonger. On évitera les boissons abondantes, notamment celles qui sont acides ou alcoolisées, et on évitera les repas excessivement riches, d’autant qu’un surpoids favorise également le reflux. Au quotidien, on pourra repérer les situations qui favorisent l’apparition de douleurs, notamment le fait de se pencher en avant, l’inconfort abdominal lié à des vêtements trop serrés… pour les corriger autant que possible. En complément, des traitements médicamenteux peuvent également limiter les douleurs.

Les traitements médicamenteux

Il existe différents types de traitements indiqués dans le cas de la survenue de RGO. Pour un soulagement immédiat de la sensation de brûlure, votre pharmacien peut vous conseiller un anti-acide qui vise à neutraliser localement le faible pH (acidité élevée). Il peut également vous proposer des alginates. Ces derniers forment un gel à la surface du bol alimentaire. En cas de remontée du contenu acide de l’estomac, le gel va être lui-aussi entraîné et tapissera l’œsophage d’une couche protectrice contre les brûlures.

Si le reflux gastroœsophagien provoque des douleurs plusieurs fois par semaine, une consultation médicale est nécessaire. Votre médecin pourra vous prescrire des anti-H2 ou des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) à prendre tous les jours, pour traiter durablement le reflux. Ces médicaments vont limiter la sécrétion d’acide gastrique. Cependant, ils n’auront pas une action immédiate. Ils peuvent donc être associés à des prises ponctuelles d’anti-acides ou d’alginates cités précédemment.

 

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