Toutes les rubriques / Conseils de pharmacien / Bébés et enfants / La vitamine D est trop peu donnée aux enfants

La vitamine D est trop peu donnée aux enfants

La vitamine D est trop peu donnée aux enfants

Par Dmitry Naumov

Les recommandations concernant la supplémentation des enfants en vitamine D ne sont pas suffisamment appliquées, selon une enquête réalisée en Normandie.

La supplémentation des enfants en vitamine D, essentielle à leur croissance notamment, pourrait bien être insuffisante. C’est ce qui ressort d’une étude menée en avril 2023 et présentée au Congrès de la société française de pédiatre qui s’est déroulé à Nantes en mai dernier. Pour cette étude, réalisée un an après l’édition des nouvelles recommandations de la Société française de pédiatrie, les parents des enfants vus en consultation au CHU de Rouen ont été interrogés. L’âge moyen des enfants était de 10 ans. Environ un tiers d’entre eux n’avaient pas reçu de vitamine D depuis un an ou plus. Pourtant, les trois quarts d’entre eux avaient consulté un médecin de ville dans les quatre mois précédents. L’étude se penchait également sur les apports alimentaires en calcium, révélant qu’ils sont insuffisants dans un cas sur deux, en particulier chez les adolescents.

De nouvelles recommandations

En 2022, la Société française de pédiatrie a mis à jour ses recommandations, dans un souci de simplification et d’alignement sur les autres pays européens. La règle est dorénavant de supplémenter au quotidien dans la mesure du possible, et d’éviter les mégadoses (maximum 100 000 unités par prise).

Pour les enfants de 0 à 2 ans, qu’ils soient ou non à risque de carence, une complémentation journalière de 400 à 800 UI (unités internationales) de vitamine D2 (ergocalciférol) ou D3 (cholécalciférol) est recommandée. Pour mémoire, une UI est égale à 0,025 microgrammes.

Entre 2 et 18 ans, en l’absence de facteurs de risque, le dosage est identique, à savoir entre 400 et 800 UI par jour de vitamine D2 ou D3. Dans les cas où la prise quotidienne risque de ne pas être respectée, la supplémentation peut être de 50 000 UI de vitamine D3 tous les trimestres, ou 80 000 à 100 000 UI en entrée et sortie d’hiver. En présence de facteurs de risque (obésité, peau noire, absence d’exposition solaire, régime vegan) chez les 2-18 ans, la recommandation est cette foirs de donner entre 800 et 1600 UI par jour de vitamine D2 ou D3. 

Des intoxications possibles

De son côté, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a alerté en 2023, à la suite de trois cas de mauvaise utilisation de vitamine D chez des nourrissons liés à des erreurs de posologie ou de dose. « L’origine des mésusages de la vitamine D chez les nourrissons est notamment liée à l’utilisation de compléments alimentaires destinés aux adultes et aux enfants de plus de 7 ans avec une concentration en vitamine D supérieure à celle des produits destinés aux nourrissons », souligne l’Anses. Ces mauvais usages ont en effet engendré une intoxication, avec des effets indésirables sévères (hypercalcémie, c’est-à-dire une trop grande quantité de calcium dans le sang, associée à des complications rénales ; anorexie ; hypokaliémie, c’est-à-dire un faible taux de potassium dans le sang ; troubles cardiaques), et des menaces du pronostic vital. « La façon dont la concentration est exprimée (par ml ou par goutte) concourt à cette confusion », précise l’Anses. D’où l’importance de bien se faire confirmer par des professionnels de santé - qu’ils soient pharmaciens, médecins, sage-femmes - la posologie à respecter en fonction du produit (il peut s’agir d’un médicament ou d’un complément alimentaire), de sa concentration et de l’âge de l’enfant concerné.

Publications Similaires