Chaque rassemblement de population peut être à l’origine d’une augmentation des risques sanitaires. Les Autorités de santé françaises l’ont bien en tête et, à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Santé publique France a annoncé être pleinement mobilisée « dans le cadre de ses missions de veille sanitaire, de surveillance et de protection de la santé de la population ». C’est ainsi que, depuis le 8 juillet jusqu’au 15 septembre, en collaboration avec ses partenaires, l’Agence de santé publique déploie au niveau national ses dispositifs habituels en saison estivale, enrichis de remontées d’information par les acteurs pré-hospitaliers (SAMU, pompiers, secouristes) et d’une veille internationale des risques infectieux.
Des risques précis identifiés
L’agence a réalisé une cartographie des risques à partir de la littérature scientifique documentant les événements sanitaires en lien avec les grands rassemblements, mais aussi en tenant compte de la situation épidémiologique locale, nationale et internationale concernant différentes pathologies infectieuses, ainsi que des conditions environnementales.
Parmi les principaux risques identifiés figurent notamment les risques infectieux (toxi-infections alimentaires collectives, arboviroses, rougeole…), les risques naturels et environnementaux (canicule, pollution de l’air ou de l’eau, inondations), les traumatismes, notamment ceux liés aux mouvements de foule.
Une communication primordiale
Selon l’Agence, « les expériences précédentes dans la surveillance des grands rassemblements (Armada de Rouen, COP21, Euro de football 2016…) ainsi que le retour d’expérience des JOP de Londres en 2012 ont montré l’importance de disposer de systèmes de surveillance réactifs, en capacité d’assurer une remontée quotidienne des informations ». Santé publique France a donc mis en place de nouveaux dispositifs pour compléter l’existant et renforcer les capacités à détecter tout événement inhabituel ayant un impact sur la santé et limiter les risques sanitaires sur le territoire français.
On note ainsi une veille internationale des signaux infectieux, un système de surveillance basé sur les données SAMU qui permet de suivre la volumétrie d’appels toutes causes et les prises en charge assurées par les SAMU en lien avec le déroulement des JOP 2024, mais aussi une surveillance non spécifique menée en partenariat avec la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) pour recueillir les données de la prise en charge de victimes à Paris et en petite couronne pour différents tableaux cliniques (traumatisme, difficultés respiratoires, vomissements et/ou diarrhées, douleur thoracique, consommation d’alcool ou de substance illicite, symptômes généraux, noyade…).
Enfin, une surveillance non spécifique est déployée avec les principales associations de secouristes autour des sites de compétition et sur certains sites de festivités en Île-de-France, qui permettra, comme pour la BSPP, un suivi de la prise en charge de victimes pour des tableaux cliniques similaires.
L’ensemble des signaux remontant du terrain est analysé en permanence avec des experts en santé publique pour permettre la meilleure prise en charge possible des patients concernés et limiter les risques pour le reste des personnes réunies à l’occasion de ces Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.