Personnes âgées, patients atteints de cancers ou de diabète, nombreux sont les patients qui se retrouvent dans une situation les exposant au risque de développer une dénutrition.
Qu’est-ce que la dénutrition et pourquoi menace-t-elle la santé ?
On parle de « dénutrition » lorsqu’est présent le déséquilibre nutritionnel suivant : le corps ne reçoit pas suffisamment d’énergie à travers des nutriments pour pouvoir bien fonctionner et couvrir ses besoins. Dans cette situation critique, il se met alors à puiser l’énergie nécessaire à son fonctionnement dans les muscles et le tissu adipeux. Mais progressivement, ces réserves s’épuisent, entraînant une perte de poids involontaire et délétère. Cette dernière peut entraîner de nombreuses conséquences négatives : altération de la qualité de vie, fragilisation des défenses immunitaires et donc augmentation du risque d’infection, difficultés accrues de cicatrisation, troubles gastro-intestinaux, de la déglutition, cognitifs, problèmes dentaires, diminution de la tolérance et de la qualité des traitements médicamenteux, moindre efficacité des chimiothérapies car leur posologie est indexée sur le poids du patient, risques accrus de chute et donc de dépendance… La liste est longue des conséquences délétères de la dénutrition.
Un mal méconnu
Pourtant, un sondage Ifop réalisé en juin 2023 par le Collectif de lutte contre la dénutrition et mis en avant par l’organisme Saveurs et vie engagé depuis 20 ans contre ce fléau, révèle que 80 % des Français ne considèrent toujours pas la dénutrition comme une maladie. De même, un Français sur deux considère qu’il est tout simplement normal de maigrir en vieillissant… C’est pourquoi il est primordial de dépister le plus précocement possible les risques de dénutrition, pour intervenir au plus vite au moyen d’une prise en charge adaptée et proportionnelle à la gravité de l’état du patient.
Un grand nombre de Français touchés
Selon les dernières estimations, la dénutrition touche plus de 2 millions de Français, dont 800 000 sont des personnes âgées qui éprouvent de sérieuses difficultés à s’alimenter. La 4e édition de la Semaine de la dénutrition, qui se déroule chaque année au mois de novembre dans toute la France avec le soutien du Programme national nutrition santé (PNNS) et du ministère de la Santé, est l’occasion de sensibiliser sur ce mal insidieux encore trop difficilement diagnostiqué et donc pris en charge. Pharmaciens, infirmiers, médecins, personnels d’Ehpad mais aussi industriels spécialisés dans la nutrition clinique proposant une offre de plus en plus large de compléments nutritionnels oraux (CNO) se mettent à la disposition du grand public pour mieux diffuser les informations utiles.
Que faire lorsque la dénutrition est là ?
En fonction de l’état de dénutrition de la personne et de la qualité du fonctionnement de son système digestif, une nutrition par voie orale, entérale (via une sonde placée dans l'estomac ou l'intestin grêle) ou parentérale (perfusion intraveineuse par laquelle les nutriments passent directement dans la circulation sanguine) peut être mise en place. Cette prise en charge doit également s’accompagner d’une activité physique adaptée, afin d’augmenter progressivement la masse musculaire du patient dénutri.
La pharmacie joue un rôle très important
En plus des médecins généralistes, infirmières, diététiciens, prestataires de santé à domicile auprès des personnes âgées, personnels d’EHPAD, les pharmaciens sont bien souvent en première ligne pour dialoguer au quotidien avec les patients à risque de dénutrition et les aider à se réalimenter au mieux. C’est également en pharmacie que sont délivrés les compléments nutritionnels oraux (CNO), très utiles dans la prise en charge des patients au quotidien, avec une offre de plus en plus diversifiée sous forme de boissons lactées, crèmes et soupes proposés par des acteurs du secteur comme Fresubin, Nestlé Clinical Nutrition, Nutricia, Fresenius Kabi, Lactalis Nutrition Santé.