Pendant la grossesse, le fer est crucial. En effet, c’est un élément essentiel qui entre dans la composition de l’hémoglobine des globules rouges et leur permet d’être fonctionnels pour transporter l’oxygène dans tout l’organisme. Il est indispensable d’ailleurs à la fois pour la future mère et pour son bébé à naître. Côté femme enceinte, le corps travaille de manière très intense et certains organes, notamment l’utérus et les reins, fonctionnent à plein régime. Durant la grossesse, le volume sanguin augmente d’environ 50% donc les besoins en fer sont en toute logique accrus. La présence de ce minéral en quantité suffisante est donc essentielle pour assurer le bon développement du bébé et une grossesse en toute sécurité. Comme il n’est pas synthétisable par le corps, il faut assurer les apports par l’alimentation voire des suppléments si nécessaire.
Des carences possibles surtout en fin de grossesse
C’est surtout dans les deux derniers trimestres que les besoins en fer augmentent considérablement. Au cours des trois premiers mois, l’arrêt des saignements des règles permet de compenser la légère augmentation des besoins. Or les capacités d’absorption intestinale de la future mère augmentent, ce qui va permettre de lutter contre l’épuisement des réserves maternelles en fer. Pour se faire une idée de l’importance des besoins, on estime que sur les 9 mois, la femme enceinte doit trouver dans son alimentation environ 1 000 grammes de ce minéral ! Sur ce total, 800 mg environ serviront à la formation du bébé, et 200 mg constitueront une réserve. Selon la Dr Maryline Salvetat, médecin généraliste et du sport interrogée dans le cadre d’un Zoom des laboratoires Pierre Fabre sur la carence en fer, estime qu’« au 3e trimestre, 16 à 30 mg de fer par jour sont nécessaires contre 2 à 4 mg/j au premier trimestre, rendant le fer particulièrement important à partir du 7e mois ».
Le risque de carence en fer et d’anémie
C’est dans ces réserves, situées surtout dans le foie, que l’organisme doit puiser si au cours de la grossesse les besoins en fer ne sont pas comblés. Et cela arrive assez fréquemment : ce manque de fer touche environ 20 % des femmes enceintes, qui souffrent donc d’anémie. Quels sont les symptômes qui parfois peuvent passer inaperçus ? Une grande fatigue, des vertiges, une pâleur, un essoufflement à l’effort, et parfois aussi des maux de tête, bourdonnements d’oreilles voire des troubles cardiaques. Les répercussions sur le bébé peuvent être graves, allant jusqu’à une hypotrophie (bébé de petite taille) ou une naissance prématurée.
Surveiller les réserves en fer de la future mère
Devant ce type de symptômes, il faut réagir rapidement et consulter le gynécologue , la sage-femme ou un médecin généraliste qui prescrira une supplémentation en fer. Mais une vigilance sur le bon état des réserves en fer de la mère dès le début de la grossesse, voire avant même la conception, est bien préférable. D’autant que chez les femmes, le manque de fer est courant du fait des menstruations. Pour éviter tout risque, il convient que le médecin prescrive une simple prise de sang en début de grossesse pour évaluer les réserves en fer et supplémenter si nécessaire. En effet, une complémentation inutile pourrait s’avérer néfaste car le fer est un puissant anti-oxydant et qu’un surdosage pourrait affecter les tissus. Plus tard dans la grossesse, une supplémentation en fer sera souvent prescrite en cas de carence, à partir du 5e mois. L’alimentation joue également un rôle important, notamment via les aliments riches en fer héminique (contenu dans les tissus animaux, viande, abats, poisson), le mieux absorbé, mais aussi via ceux riches en fer non héminique (légumes verts, légumineuses, fruits oléagineux, céréales, chocolat noir). Il peut être opportun aussi de prêter attention aux associations qui peuvent être faites, afin de favoriser l’absorption du fer et non la limiter. Ainsi, le Dr Marilyne Salvetat explique : « On note que l’absorption du fer est activée par la présence de vitamine C, alors que le thé, le café, le calcium et le zinc l’amoindrissent. On consommera donc les aliments riches en vitamine C type kiwi, poivron, brocoli, orange au cours du repas, et les autres à distance ».
Attention aussi à l’acide folique et à la vitamine B12
Les aliments contenant de l’acide folique ou de la vitamine B12 (légumes verts, jaune d’œuf, lait, fromage) sont également conseillés pendant la grossesse. Et les carences dans ces deux vitamines peuvent aussi favoriser l’anémie entre autres problèmatiques, donc la supplémentation en B12 et en acide folique est systématiquement prescrite à la femme enceinte dès le début de la grossesse. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien si vous enceinte et que vous avez des question sur les différentes supplémentations qui vous ont été prescrites par le médecin ou la sage-femme ainsi que sur votre alimentation pendant cette période si particulière de votre vie.