En téléchargeant l’application « Try Dry », vous serez accueilli par ces phrases alléchantes : « En tout juste un mois sans alcool, vous pourriez perdre du poids, retrouver un teint de pêche, faire le plein d’énergie, améliorer vos performances sportives ». Des « lendemains qui chantent » promis aussi sur la durée : « En réduisant à long terme votre consommation d’alcool, vous réduirez significativement vos risques de complications sanitaires, dont 7 cancers différents ». Si vous n’êtes pas déjà en train de pianoter fébrilement sur votre smartphone, voici les grands principes du « Dry January » et ce que l’on peut raisonnablement en attendre.
Une initiative britannique assez suivie en France
Le mouvement « Janvier sans alcool » - ou à plus petite dose qu’à l’accoutumée - est né Outre-Manche en 2013. En France, il s’agit de la 4e édition, et sans aller jusqu’à dire que les Français sont devenus addicts, environ 10 % y participent. L’opération est soutenue par la Société française d’alcoologie (SFA), la Ligue contre le cancer ou encore l’Assistance-Publique-Hôpitaux de Paris.
Quels bénéfices attendre de ces quelques semaines raisonnables ?
Mickaël Naassila est président de la SFA, et l’un des initiateurs du « Dry January » en France. Interviewé dans Le Monde du 1er janvier 2023, ce professeur de physiologie à l’université de Picardie et neurobiologiste de l’addiction à l’alcool à l’Inserm estime que « les bénéfices de l’abstinence à court et long terme sont nombreux » et « mesurables sur le plan physiologique ». Il les énumère : « quelques études sur de petites séries ont montré des améliorations sur la pression artérielle qui diminue un peu, moins de cholestérol, une meilleure résistance à l’insuline, moins de marqueurs de croissance associés au cancer dans le sang ». Il évoque aussi des enquêtes montrant que « plus de la moitié des participants ressentent des effets positifs, décrivent une meilleure concentration, un meilleur sommeil, un regain d’énergie ».
Pas uniquement une question d’addiction
Une consommation, même faible mais régulière, peut avoir un impact sur la santé. Or, 25 % des Français consomment plus que les limites préconisées, à savoir 2 verres par jour et 10 verres par semaine. Sur le plan scientifique, les études cherchant à mettre en valeur les effets bénéfiques sur la consommation de vin à petite dose ne convainquent plus. Ainsi, en 2021, l’Inserm confirmait que l’alcool est dangereux dès la première goutte : « Une faible consommation d’alcool n’est pas bénéfique pour la santé, il n’existe pas de seuil en dessous duquel la consommation d’alcool est sans risque ». L’institution ajoutait même que « le risque de développer certains cancers devient significatif dès le premier verre ». A votre santé !