Des maladies à découvrir en BD

Des maladies à découvrir en BD

Par Mischa Campbell/Wirestock

La bande dessinée est un support qui se prête très bien à la présentation de maladies notamment parmi les plus rares ou invisibles.

Les romans graphiques occupent désormais une place de choix dans les rayons des librairies, et nombreux sont ceux qui traitent de sujets médicaux. Ils permettent ainsi de vulgariser diverses pathologies et de mieux réaliser ce que vivent les personnes concernées. Lorsque ces ouvrages émanent de professionnels de santé ou de patients touchés par la maladie, c’est le plus souvent gage de qualité.

Améliorer la visibilité 

L’endométriose a beau être mieux reconnue par le corps médical, les patientes touchées par cette pathologie ont beau être plus écoutées, le combat pour une meilleure connaissance du sujet, au-delà du symptôme des règles douloureuses, ne doit pas en rester là. L’errance thérapeutique que vivent les endogirls, ces femmes atteintes par la maladie, dure encore beaucoup trop longtemps, sept ans en moyenne, comme le constate l’autrice au terme d’une enquête fouillée. Son travail en binôme avec une illustratrice donne du relief aux témoignages et entretiens avec des experts qui alternent avec des pages minutieusement documentées sur la maladie, ses mécanismes, ou encore l’accompagnement médicamenteux possible (lidocaïne, anesthésiants, antiépileptiques). L’ouvrage s’attaque aussi aux idées reçues (infertilité et endométriose ne sont pas toujours associées) et ne tait pas l’impact psychologique provoqué par les paroles de certains professionnels de santé peu formés. 

« Endogirls, une enquête sans tabous sur l’endométriose et la santé des femmes », Nathalie André et Violette Suquet, Le Courrier du livre, 160 p., 19,90 €.  

L’aventure du rein 

La greffe du rein est une avancée à présent bien maîtrisée. Au début du XXe siècle, si la médecine connaissait relativement bien les maladies rénales, elle n’avait pas encore trouvé de parade efficace à la défaillance de cet organe, abandonnant les malades à une mort certaine. Très accessible, cette bande dessinée relate l’épopée internationale de cette innovation thérapeutique révolutionnaire, relatant ses progrès mais aussi ses espoirs déçus, jusqu’à la première greffe réussie. L’auteur y met également en scène son propre parcours de malade. Un dossier de 32 pages complète la B.D. pour apporter au lecteur un éclairage sur l’état actuel des connaissances. 

« Il était une fois la greffe du rein », Pierre Christin et Fawzi, Éditions Caurette, 96 p., 14,95€. 

Donner corps à l’invisible

Après sa guérison d’une myélo­fibrose, l’auteur de cet ouvrage a voulu mettre son combat en images. À l’aide d’un code couleur symbolique (noir et blanc pour sa vie extérieure, rouge pour la bataille intérieure qui fait rage), il aborde la complexité de la greffe, la chimiothérapie et l’injection de cellules souches. Rien n’est passé sous silence : ni le désarroi face à l’annonce de cette pathologie rare et grave, ni la lourdeur des soins ou les longs mois d’enfermement, ni surtout l’angoissante incertitude quant à la réussite des traitements. Une plongée dans une aventure intime insoupçonnable. Et une occasion de mieux connaître cette maladie, même si elle ne se présente pas tous les jours.

« Sang neuf », Jean-Christophe Chauzy, Casterman, 256 p., 26,90 €.

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