Au-delà des biais
« Les scientifiques se trompent, on ne peut pas leur faire confiance », « Tout le monde a son mot à dire sur la science »… Voici quelques-unes des idées reçues décryptées par cet ouvrage qui souhaite mettre en lumière les caractéristiques de la science, ses méthodes, ses périmètres de légitimité et d’action. Un ouvrage qui intéressera particulièrement tous ceux qui ont souffert de voir ces sujets débattus sans un vrai discernement au cours de la pandémie notamment. Si sa forme est agréable, le fond n’en comble pas moins les attentes des plus aguerris redresseurs de biais cognitifs.
« La science à l’épreuve des mauvaises langues », Annabelle Kremer-Lecointre et Arnaud Rafaelian, Delachaux et Niestlé, 208 p., 22,90 €.
Lutter contre les fake news
Nonobstant un ton plutôt militant et un vocabulaire tranchant, ce recueil offre une mine d’arguments à opposer à tous ceux qui critiquent notre système de santé sans en maîtriser ses rouages ni en comprendre l’objectif profond. L’auteur, cardiologue hospitalier, réaffirme ici son attachement viscéral au principe de solidarité et à l’importance de ne pas considérer la santé comme un simple business qui serait mécaniquement amélioré par la compétition avec le système privé. Sous forme de questions, auxquelles sont données des réponses précises, l’ouvrage se demande « pourquoi les patrons participent de moins en moins au financement de la Sécurité sociale », si c’est « un problème de trop prescrire », ou encore « pourquoi les patients ne trouvent plus en pharmacie les médicaments prescrits ». Loin de se contenter d’expliquer le fonctionnement du système, l’auteur, convaincu de l’état proche de l’effondrement de ce dernier, esquisse aussi ses solutions. Et il n’hésite pas, chaque fois que nécessaire, à tacler au passage ses propres confrères.
« Guide des intox sur notre système de santé », Olivier Milleron, avec André Grimaldi, Éditions Textuel, 192 p., 18,90 €.
La riposte anti-fake news
Baptisée « Pour une meilleure santé » (PuMS), cette chaîne YouTube est animée par un collège d’une centaine de professionnels de santé et d’enseignants chercheurs. Leur objectif : contrer les fake news et diffuser des informations vérifiées au grand public. Elle propose des émissions longues pour comprendre le fonctionnement de nos organes mais aussi des formats courts, parfaitement calibrés pour délivrer des messages de prévention et s’adresser particulièrement aux jeunes. Efficace !
Chaîne YouTube « Pums College ».
La science au scalpel
La crise sanitaire aura au moins eu un attrait : celui de pousser des chercheurs à prendre la parole. Pauline Delahaye, sémioticienne française exerçant à l’étranger, propose une chronique hebdomadaire défrichant l’actualité des sciences avec rigueur et humour. Le site internet de cette « activiste de la diffusion des savoirs, paladin de l’esprit critique » mérite de figurer dans vos favoris.