Pilule oubliée, préservatif déchiré… La « pilule du lendemain » permet aux femmes et aux couples d’éviter une grossesse non désirée. Elle ne porte pas un nom très adapté, puisqu’elle peut et devrait en réalité être prise le plus tôt possible après le rapport non protégé, de façon à la plus efficace possible. Cela dit, son efficacité est prouvée jusqu’à 3 jours pour les médicaments à base de levonorgestrel, et 5 jours pour ceux contenant de l’ulipristal.
Plus d’une femme sur 3 y recourt dans sa vie
Premier enseignement du sondage : plus d’une femme de 15 à 49 ans sur trois (38 %) confie avoir déjà eu recours à la contraception d’urgence au cours de sa vie. Sur les douze derniers mois, 10 % des femmes âgées de 15 à 49 ans l’ont utilisée, contre 9 % en 2000 et 6 % en 2016. Le sondage révèle à quel point la prise de cette contraception d’urgence est encore taboue dans notre société. En effet, 33 % des femmes la considèrent comme « une pilule que l’on a honte de prendre ». Une perception encore plus marquée chez les 25-34 ans (38 %).
L’officine loin en tête
Compte tenu de l’urgence de la situation, et de la maximisation des chances d’efficacité du médicament avec une prise rapide, ce n’est pas le cabinet du médecin - où il est souvent compliqué de décrocher un rendez-vous – mais la pharmacie - accessible sans rendez-vous - qui a la préférence des patientes pour se procurer ce type de contraception. Elles sont en effet 75 % d’après le sondage à avoir obtenu leur cachet directement à l’officine, sans prescription médicale. Et 68 % à déclarer avoir demandé cette contraception d’urgence facilement à leur pharmacien, ce qui n’était pas autant le cas il y a encore une décennie : +9 points en 10 ans.
Chez les plus jeunes, le partenaire davantage impliqué
L’enquête nous apprend encore que 27 % des femmes interrogées (soit des quelque 1 050 femmes sondées par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 24 juillet 2023) n’informent pas leur partenaire de cette prise de contraception d’urgence. A noter que cette éventuelle implication du partenaire est toutefois plus importante chez les plus jeunes : 89 % des hommes de moins de 25 ans sont informés de la démarche de leur partenaire, 39 % l’accompagnent même à la pharmacie.
Encore trop de méconnaissance
L’étude pointe enfin un défaut d’information sur la facilité d’accès du produit. En effet, 66 % des femmes disent ne pas être au courant du fait que la contraception d’urgence est gratuite et sans avance de frais pour toutes les femmes depuis le 1er janvier 2023. N'hésitez pas à vous adresser à votre pharmacien et à son équipe : préparateurs et pharmaciens peuvent répondre à vos interrogations, qu'elles concernent le médicament en lui-même et notamment son mode d'action, ses effets indésirables potentiels, mais aussi son prix ou l'anonymat de la délivrance.