« Nous observons une augmentation constante du nombre de déclarations de réactions allergiques graves associées à la chlorhexidine », a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans un communiqué publié début décembre 2023.
Sensibilisation de la population
Cette molécule à l’action antiseptique est principalement utilisée en application cutanée (flacons de solutions , sprays) ou dans des bains de bouches, solutions pour pulvérisation buccale ou comprimés à sucer. Elle entre aussi dans la composition de nombreux produits tels que des collyres, des gels urologiques mais aussi des produits d’hygiène comme certains dentifrices ou des cosmétiques dans lesquels la chlorhexidine joue un rôle de conservateur. Un éclectisme qui fait que « de nombreuses personnes en France y sont exposées, ce qui favorise le risque de sensibilisation et par conséquent l’augmentation du risque de réaction allergique immédiate et grave », explique l’ANSM.
Des réactions rares, mais parfois graves
Ces réactions graves, bien que rares, « surviennent généralement dans l’heure qui suit l’utilisation de la chlorhexidine. Elles se manifestent par de l’urticaire, un gonflement du visage et des difficultés respiratoires, voire un choc anaphylactique », c’est-à-dire la forme la plus grave de l’allergie faisant courir un risque létal à la personne et exigeant une prise en charge immédiate. Dans le détail, « il peut s’agir d’un gonflement du visage, des lèvres, de la langue ou de la gorge ; d’une éruption cutanée accompagnée de rougeurs ou de démangeaisons ; d’une respiration sifflante ou d’une difficulté à respirer ; d’une sensation de faiblesse et d’étourdissement » ou encore « d’un étrange goût métallique dans la bouche » ou « d’un évanouissement », décrit l’Agence du médicament. Dans un ou plusieurs de ces cas, « il faut immédiatement cesser d’utiliser la chlorhexidine » et « demander une aide médicale immédiatement, en appelant le 15 ».
Quelles précautions prendre ?
Pour limiter les risques de réaction à la chlorhexidine, on peut d’abord se demander quels produits, dans notre usage courant, en contiennent effectivement. Pour cela, il suffit de consulter la composition sur les emballages ou les notices. On essaiera ensuite de les remplacer par d’autres aux formules aussi efficaces mais exemptes de cette molécule. On peut aussi « réduire le risque d’allergie à la chlorhexidine (…) en ne l’utilisant pas comme premier désinfectant à domicile ». Ainsi, en présence d’éraflures, d’écorchures, de coupures superficielles, peu profondes et peu étendues, l’ANSM conseille de privilégier un « lavage à l’eau claire et au savon », recommande l’ANSM.
Et ensuite ?
Si vous avez déjà eu, ou pensez rétrospectivement avoir déjà subi une réaction allergique à la chlorhexidine, « prévenez votre infirmier, pharmacien, médecin, chirurgien ou dentiste ». Il est important que vos professionnels de santé soient informés, afin qu’ils utilisent un produit alternatif au moment de désinfecter votre peau par exemple pour une injection ou une prise de sang, et bien évidemment avant toute intervention chirurgicale. Il est conseillé aussi de mentionner cette allergie dans votre Espace santé. Et enfin, il convient que le diagnostic soit clairement établi par un allergologue que vous devez consulter.