Si le « coup de chaud » ou la déshydratation sont toujours évoqués durant les épisodes de canicule désormais récurrents, l’hyponatrémie passe souvent sous le radar. Cette diminution de la concentration en sel de sodium dans le sang représente pourtant une complication grave. Elle peut être due à un apport excessif en eau par rapport au sel ou à un excès de perte de sel par rapport à l’élimination en eau.
Quelles sont les populations les plus à risque ?
L’âge, certaines maladies chroniques et certains traitements médicamenteux sont susceptibles de favoriser l’hyponatrémie. Les personnes âgées ont ainsi plus de difficultés que celles plus jeunes à compenser à un apport trop important en eau en raison d’un mécanisme de transpiration altéré voire absent. Certaines pathologies chroniques exposent également les personnes qui en souffrent à l’hyponatrémie. Il s’agit principalement de dénutrition, d’insuffisance rénale, cardiaque, hépatique, ou respiratoire (mucoviscidose), de problèmes endocriniens (thyroïdiens, diabète...), de cancers et troubles neuropsychiatriques. Enfin, plusieurs classes de médicaments peuvent également favoriser ces complications dont les diurétiques (souvent prescrits pour une hypertension artérielle, des problèmes cardiaques ou rénaux), mais également les psychotropes (neuroleptiques et antidépresseurs).
Quels sont les symptômes de l’hyponatrémie ?
Une personne qui présente, lors d’un épisode de forte chaleur, une fatigue excessive non liée à l’effort et qui perdure malgré le repos (asthénie) accompagnée de nausées voire de vomissements peut être suspectée de souffrir d’hyponatrémie. C’est également le cas lorsque des signes cliniques comme des œdèmes sont observés chez des personnes présentant une insuffisance cardiaque ou hépatique. Il faudra alors consulter pour que puisse effectuée une analyse de sang comprenant un dosage du sodium (on parle de natrémie). Des symptômes comme la léthargie, un état confusionnel, des convulsions ou même un coma apparaissent lorsque l’hyponatrémie est aiguë et sévère.
Comment prévenir l’hyponatrémie chez les personnes à risque ?
Même si cela peut sembler contre-intuitif en pleine canicule, il est important de ne pas s’hydrater en excès avec seulement de l’eau. C’est à la fois inutile (une alimentation équilibrée apporte également de l’eau) et potentiellement dangereux. Il est ainsi recommandé de ne pas boire plus d’1,5 litre d’eau par jour en plus d’aliments déjà riches en eau (fruits et légumes).
Parmi les autres recommandations diffusées par le ministère de la Santé en coordination avec la Société française de gériatrie et de gérontologie, figure également le fait d’accompagner la prise de boissons d’une alimentation variée pour maintenir un apport suffisant en sel à l’organisme. Il est tout à fait possible de fractionner les repas dans le temps au cas où l’appétit ne serait pas suffisant à l’heure des repas.
S’l faut bien sûr éviter de sortir aux heures les plus chaudes, il ne faut pas non plus hésiter à apporter une « transpiration artificielle » en mouillant la peau et en la ventilant. Enfin, au moment des grandes chaleurs, il est fondamental de faire juger par votre médecin de la pertinence de maintenir un régime hyposodé (pauvre en sodium) ainsi que les traitements en cours, surtout s’il s’agit de diurétiques.