C’est une épidémie qui revient chaque année à l’automne et qui s’attaque particulièrement aux nourrissons. Le virus respiratoire syncytial (VRS) est responsable de simples rhumes chez les adultes mais peut être très dangereux pour les bébés, surtout les plus fragiles. Chez ces derniers, il provoque une maladie respiratoire appelée bronchiolite. Dans la grande majorité des cas, cette pathologie évolue favorablement pour les bébés, sans autre soin que les lavages de nez répétés et la prise de paracétamol pour limiter la fièvre. Cependant, une prise en charge médicale voire une hospitalisation en réanimation peut s’avérer nécessaire pour un petit nombre d’entre eux.
Une bonne nouvelle pour les parents
Le laboratoire français Sanofi a annoncé le 16 septembre que l’EMA venait de donner son feu vert à son nouveau vaccin contre la bronchiolite chez les nourrissons. Baptisé Beyfortus, ce médicament élaboré en partenariat avec le suédo-britannique AstraZeneca est une première mondiale. Il existait déjà un vaccin contre la bronchiolite, commercialisé sous le nom de Synagis par AstraZeneca, mais son efficacité était moindre et il était réservé aux prématurés ainsi qu’aux bébés très à risque. En revanche, Beyfortus pourra être injecté à tous les bébés.
Un enjeu de taille
Chaque année quelque 500 000 bébés sont infectés en France par le virus VRS responsable de la bronchiolite. Un chiffre préoccupant surtout quand, comme en 2021, l’épidémie se révèle particulièrement forte à un moment où les hôpitaux sont déjà débordés. Cette infection qui s’attaque aux voies respiratoires encore immatures des tout-petits provoque, à travers le monde, 60 000 décès de bébés annuellement.
Un anticorps plus qu’un vaccin
Le produit injectable Sanofi-Astra qui vient d’être approuvé par les autorités européennes est en réalité d’avantage un traitement préventif qu’un vaccin au sens strict. Il s’agit d’un anticorps monoclonal voué à protéger le bébé de moins d’un an durant toute la période épidémique, qui s’étend entre l’automne et l’hiver. Le principe est de palier l’immaturité du système immunitaire du tout-petit en lui apportant cet anticorps spécifique. Ce dernier réduit les infections (bronchiolite, pneumonie) causées par le VRS de 74,5 % selon les résultats de la phase 3 de l’essai clinique.
Avant que ce « vaccin » puisse enfin éviter les complications respiratoires à bon nombre de nourrissons, il faudra encore plusieurs mois de procédures réglementaires. Pour l’épidémie de cet automne et hiver donc, il n’est pas question de compter sur lui. En revanche, sa mise sur le marché est probable avant l’épidémie de l’an prochain.