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De nouveaux antibiotiques donnent de l’espoir

De nouveaux antibiotiques donnent de l’espoir

Par TopMicrobialStock

L’intelligence artificielle a permis d’identifier une nouvelle molécule aux effets antibiotiques efficaces sur les bactéries résistantes à tous les médicaments actuellement sur le marché.

L’antibiorésistance est un phénomène qui inquiète beaucoup les soignants. En effet, certaines bactéries ont, au cours du temps, développé des moyens de défenses pour contrer le mode d’action des principaux antibiotiques utilisés contre elles en ville comme à l’hôpital. Si la majorité des infections peuvent actuellement être soignées, il existe des cas dans lesquels les patients se trouvent contaminés par des souches de bactéries devenues résistantes aux traitements. Il est alors très difficile de les guérir. C’est ainsi que l’antibiorésistance est responsable de plus de 1,3 millions de décès dans le monde chaque année.

Des recherches indispensables

Pour lutter contre ce phénomène, les experts recommandent de mieux utiliser les antibiotiques au quotidien, c’est-à-dire en n’en prenant que quand c’est nécessaire, et en respectant scrupuleusement les posologies. C’est le fondement même des campagnes menées par l’Assurance maladie avec le slogan « les antibiotiques, c’est pas automatique ». En parallèle, les chercheurs tentent d’identifier de nouvelles molécules capables de détruire les bactéries mutantes, et mettre au point des médicaments en ajustant au mieux leur dosage pour que le traitement ait le moins d’effets indésirables possibles.

Une découverte majeure

C’est dans ce cadre que l’intelligence artificielle (IA) a été mobilisée par des chercheurs qui viennent de publier une étude parue dans Nature. Elle a permis d’identifier une nouvelle classe d’antibiotiques efficaces contre une souche redoutée de bactérie appelée Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline ou SARM. C’est une avancée saluée par l’ensemble de la communauté scientifique tant une telle découverte est rare et porteuse d’espoir : actuellement, ce sont plus de 150 000 infections à SARM qui sont découvertes chaque année dans l’Union européenne, entrainant environ 35 000 décès.

Comment l’IA a-t-elle été utilisée ?

Pour apprendre à l’intelligence artificielle à reconnaitre le type de molécule que l’on recherchait, les auteurs de l’étude ont d’abord passé en revue les effets de plus de 39 000 substances sur cette bactérie SARM mais aussi sur des cellules humaines. Cela a permis de rendre compte de leur efficacité pour détruire la bactérie mais aussi de vérifier si elles étaient toxiques pour l’Homme. Dotée de cette mémoire, l’IA a ensuite passé en revue 12 millions d’autres molécules déjà existantes : parmi elles, cinq familles de structures chimiques ont été identifiées comme potentiellement intéressantes. En affinant encore leurs tests, les chercheurs ont retenu deux molécules constituant des candidats très sérieux au titre de nouvel antibiotique efficace sur les SARM.

Et maintenant ?

Ces molécules vont à présent être examinées pour préparer des médicaments administrables à l’homme, avec évaluation des posologies adaptées. Même si la mise sur le marché ne sera pas immédiate, elle est attendue. Les études vont d’ailleurs continuer pour soumettre à l’IA d’autres substances et tenter d’identifier de futurs médicaments pour poursuivre la lutte contre l’antibiorésistance.

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