Avis aux amateurs de soupes et purées orangées : certaines courges sont toxiques car elles contiennent des molécules appelées cucurbitacines. C’est ce que rappelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) en cet automne. Le gendarme de l’alimentation insiste sur le fait que ces cucurbitacines « peuvent être responsables rapidement après ingestion de douleurs digestives, de nausées, de vomissements, d’une diarrhée parfois sanglante, voire de déshydratation sévère nécessitant une hospitalisation ».
D’où viennent ces substances et quelle est leur fonction dans la nature ? Elles sont « naturellement fabriquées par les courges sauvages pour repousser les insectes prédateurs », comme les chenilles qui, elles aussi, apprécient les courges.
Gare aux coloquintes…mais pas seulement !
Les légumes qui fabriquent tout particulièrement ces cucurbitacines sont les coloquintes, toutes considérées comme toxiques. Or, l’Anses insiste sur le point suivant : « Vendues dans le commerce, parfois au rayon fruits et légumes, pour un usage strictement décoratif, elles ne doivent pas être confondues avec des courges alimentaires ». Mais les coloquintes ne sont pas les seules à potentiellement poser problème : « Certaines courges alimentaires cultivées dans le potager familial (…) deviennent impropres à la consommation à la suite d’hybridations sauvages ». De quoi s’agit-il ? D’un phénomène qui survient « lorsque cohabitent des variétés amères et des variétés comestibles, dans un même potager ou dans des potagers voisins, et que les graines sont récoltées et semées d’année en année ».
L’agence sanitaire souligne par ailleurs que « les courges non comestibles résultant de cette hybridation ont strictement la même apparence que les courges comestibles ». En revanche, les courges hybrides, non comestibles donc, ont « un goût amer, contrairement aux courges comestibles qui ont un goût neutre ou légèrement sucré ».
Cinq règles d’or pour éviter les intoxications aux courges
Voici 5 recommandations incontournables de l’Anses pour prévenir ou réagir à une intoxication :
1. Ne jamais consommer les courges dites ornementales ou coloquintes, toutes toxiques ;
2. Toujours se fier au goût pour les courges alimentaires, qu’elles soient vendues dans le commerce ou cultivées au potager. « Goutez un petit morceau de courge crue et si le goût est amer, recrachez-le et jetez la courge : elle est toxique et ne doit pas être consommée, même cuite », insiste l’Anses ;
3. Ne consommez pas de courges « sauvages », celles qui ont poussé spontanément ;
4. Au potager, ne récupérez pas les graines des récoltes précédents pour les ressemer, mais achetez de nouvelles graines à chaque nouvelle semence dans le potager.
5. Si vous présentez des signes d’intoxication aux cucurbitacines (troubles digestifs, irritations de la gorge…), appelez un centre antipoison (01 45 42 59 59) qui vous guidera dans la prise en charge, ou consultez un médecin. En cas d’urgence médicale, appelez le 15 ou le 112. Pensez à conserver les restes du repas (soupe, purée) : cela pourra éventuellement être utile à des recherches de toxines de la courge consommée.