Partant du constat qu’en moyenne, neuf médicaments sont prescrits au cours de la grossesse en France quand la plupart de nos voisins européens culminent à deux ou trois, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a entamé une vaste campagne d’information auprès du grand public sur les risques des médicaments pendant la grossesse.
De graves effets indésirables
Parmi les messages que veut faire passer l’agence, le fait que l’automédication, pourtant pratiquée par 36 % des femmes enceintes, est à proscrire. Car des médicaments aussi courants que les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS tels que l’ibuprofène « peuvent entraîner une fermeture prématurée du canal artériel et une hypertension artérielle pulmonaire ainsi que la mort in utero, même s’ils sont pris en toute fin de grossesse et même après une seule prise », explique Céline Mounier, directrice de la surveillance à l’ANSM. Un risque très grave, donc, lié à la prise d’un médicament ne nécessitant pas de prescription.
Une durée variable d’élimination
Et si on arrête un médicament avant d’être enceinte ? « Dans la plupart des cas, les médicaments vont être éliminés dans les heures ou les jours qui suivent l’arrêt, mais parfois les demi-vies sont plus longues. » On citera par exemple le cas de l’isotrétinoïne, une molécule prescrite par les dermatologues pour lutter contre l’acné qui nécessite de poursuivre la contraception un mois après l’arrêt du traitement pour concevoir. En effet, cette molécule est à risque très élevé de malformations graves du fœtus. Autre exemple, celui du fingolimod utilisé chez les patients atteints de sclérose en plaques : il ne sera totalement éliminé de l’organisme qu’environ 2 mois après l’arrêt du traitement alors qu’il risque de provoquer des cardiopathies sévères congénitales, des anomalies rénales et musculo-squelettiques.
La prudence est donc de mise. Pour toute question, n’hésitez pas à prendre conseil auprès de votre pharmacien !