Le ministère de la santé a lancé début mars une alerte sur tout le territoire face à la recrudescence de la rougeole. Depuis le début de l’année 2025, la France est confrontée à une augmentation du nombre de cas, qui ont plus que doublé par rapport à la même période en 2024 (180 cas déclarés du 1er janvier au 14 mars 2025 versus 83 l’année précédente, selon les chiffres de Santé Publique France). Cette situation épidémiologique fait craindre à la direction générale de la santé (DGS) « au vu de la forte contagiosité de la maladie, une diffusion plus large sur le territoire national au cours des semaines à venir ». Elle rappelle qu’ « une couverture vaccinale élevée de la population de tout âge y compris des professionnels de santé ou ceux exerçant au contact d’enfants est indispensable pour limiter la circulation virale et protéger les plus fragiles ».
Signes évocateurs
La rougeole, parfois considérée comme une maladie bénigne, est en réalité potentiellement dangereuse. Elle commence par provoquer des symptômes courants : nez qui coule, toux, fatigue, conjonctivite... La DGS indique que le diagnostic clinique de la rougeole doit être évoqué devant tout patient, quelles que soient ses vaccinations antérieures, en présence d’une fièvre supérieure à 38,5°C, associée à une éruption cutanée et au moins un signe tel que conjonctivite, rhinite, toux. Les patients sont contagieux 5 jours avant l’apparition de l’éruption et jusqu’à 5 jours après, justifiant des mesures d’éviction durant toute cette période. La DGS invite particulièrement les professionnels de santé à vérifier le statut vaccinal de leurs patients contre la rougeole.
Prévention par la vaccination
Lorsque des personnes à risque de forme grave ont été en contact avec un cas de rougeole, il est important de leur proposer des mesures de prévention contre la maladie. Ces mesures consistent, pour les nourrissons de 6 à 11 mois, en l’injection d’une dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, dans les 72 heures suivant le contact. Pour les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes, les nourrissons de moins de 6 mois nés de mère non immunisée, et ceux de 6 à 11 mois n’ayant pu être vaccinés dans les 72 heures, une administration à l’hôpital d’immunoglobulines polyvalentes est nécessaire dans les six jours suivant le contact.
Selon Santé Publique France, l’augmentation du nombre de cas dans l’Hexagone en ce début d’année touche plus particulièrement les enfants de 1 à 4 ans (21% des cas), suivis des nourrissons (14%) et des adultes de 30 à 39 ans (14%). Plus de 45% des cas ont été hospitalisés. 70% des cas sont survenus chez des personnes non vaccinées, ou vaccinées de façon incomplète. Cette augmentation ne touche pas uniquement la France : d’autres flambées épidémiques ont également lieu en Europe et dans le monde.