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Alcool : accompagner chacun pour diminuer son risque

Alcool : accompagner chacun pour diminuer son risq

Par Екатерина Арцыбашева

Les professionnels de santé, dont les pharmaciens, peuvent aider les personnes souhaitant réduire leur consommation d’alcool.

En France, patrie du bon vin, parler des effets recherchés lorsqu’on boit de l’alcool et des risques associés à sa consommation est un peu tabou. Il s’agit pourtant d’une vraie question de santé publique, sur laquelle il est possible d’agir via la prévention et l’accompagnement, loin du jugement. Encore faut-il que les personnes souffrant d’une addiction osent demander conseil aux soignants, qui sont nombreux à pouvoir aider, orienter et soutenir.

Le « premier recours » en première ligne

C’est en ce sens que la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier des recommandations à destination des professionnels de santé de premier recours. L’objectif : que chaque personne volontaire pour limiter sa consommation d’alcool puisse trouver un professionnel de santé disponible pour lui fournir une information juste et claire sur le sujet, un repérage de sa consommation et un éclairage sur tous les accompagnements possibles pour diminuer sa consommation et les risques associés. Les médecins généralistes, pharmaciens, infirmiers, dentistes, sage-femmes, professionnels de PMI (protection maternelle et infantile), gynécologues, professionnels des milieux scolaires et universitaires, personnel des urgences, psychiatres, psychologues et travailleurs sociaux sont autant d’interlocuteurs en capacité d’accueillir et orienter les personnes concernées par cette problématique. Il ne faut pas hésiter à les solliciter, même si l'objet de la consultation n'est pas initialement celui de l'abus d'alcool !

Oser ouvrir un dialogue

Comme l’indique la HAS, la discussion entre patient à la recherche d’un soutien dans le sevrage et soignant « doit se faire au rythme de la personne concernée sans dramatiser ni banaliser, sans nier ni juger les effets recherchés avec l’alcool, et dans le respect des besoins et des priorités de la personne qui peuvent être de nature psychologique ou sociale ». De quoi rassurer les personnes qui hésiteraient encore à évoquer leurs problèmes d’addiction. C'est pourquoi les soignants sensibilisés aux addictions proposeront une démarche constructive et un accueil basé sur l'ouverture d’esprit.

Quels leviers d’action ?

Pour une prise en charge globale, le patient souffrant d’alcoolodépendance sera orienté dès que possible vers un spécialiste en addictologie, consultant notamment dans des structures dédiées à la lutte contre les dépendances. Pour que cela soit le plus efficace possible, il faudra définir les leviers qui sont propres à cette personne  :

  • Ses motivations, ressources internes, difficultés, son ambivalence ;
  • Sa prise de conscience des risques liés aux usages, notamment en sécurisant le mieux possible les alcoolisations importantes et situations de vulnérabilité.
  • Ses modalités d’usage : quantité consommée, fréquence, habitudes et rituels, ambiance, environnement, entourage, style de vie ;
  • Les effets recherchés en identifiant des alternatives à l’alcool ;
  • Ses besoins et priorités : logement, protection en cas de violences, travail, isolement ;
  • Ses compétences psycho-sociales, dont la capacité de résolution des problèmes et de gestion des émotions.

Une prise en charge médicamenteuse est généralement proposée aux patients souhaitant ne plus être dépendant à l’alcool. Ce type de traitement peut nécessiter des conseils de la part du pharmacien, notamment pour éviter toute interaction et limiter les effets secondaires. Conjugué au soutien proposé par l’ensemble des soignants de son environnement, le patient mettra ainsi de son côté toutes les chances de réussir son sevrage.

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