La demande était ancienne et légitime mais ce n’est qu’en 2008 qu’un décret prévoit la création d’un centre national de relais pour la réception et l’orientation des appels d’urgence des personnes déficientes auditives. Deux ans plus tard, le CHU de Grenoble, pionnier dans la prise en charge des patients sourds et malentendants, est désigné pour en assurer la mise en place. Le numéro 114 est attribué en janvier 2011, il est officiellement lancé quelques mois plus tard en version SMS et fax, permettant ainsi aux personnes dans l’incapacité de s’exprimer à l’oral de prévenir les secours 7/7 jours et 24/24 heures. Le dispositif a été complété en 2019 par la technologie dite de conversation totale. Celle-ci associe simultanément et en temps réel la vidéo, le tchat, les SMS et la voix.
Régulation
Désormais parfaitement opérationnel en France métropolitaine et dans les départements et régions d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte), le 114 s’appuie sur des agents de régulation, entendants ou sourds selon le type d’appel, qui recueillent les informations et établissent le lien avec le service d’urgence le plus proche (SAMU, sapeurs-pompiers, police et gendarmerie). Au-delà des « personnes sourdes, sourdaveugles, malentendantes et aphasiques », le numéro 114 permet à « toute personne en situation d’urgence ayant des difficultés à entendre ou à parler, même temporairement, d’alerter les secours », souligne le CHU de Grenoble.
Partenaires relais
L’accès au 114 est également possible à partir du site Internet www.urgence114.fr et de l’application mobile (qui nécessite d’autoriser la localisation, le partage de la caméra et du micro). Un numéro que des partenaires relais se sont engagés à diffuser le plus largement possible, parce que « seulement 15% des Français et une personne concernée sur cinq connaît le 114 », remarque la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui représente les pharmaciens titulaires d'officines de ville. Et celle-ci d’ajouter que les pharmaciens, « en tant qu’acteur de la santé amené à prendre en charge ou à accompagner ces publics, peuvent sensibiliser directement et efficacement leurs patients à l’existence de ce numéro d’urgence ».
