En France, on observe chaque année, en été et à l’automne, une hausse des infections par des virus appelés entérovirus (EV), dominées par des méningites le plus souvent bénignes. Le pic estival habituel s’observe en juin/juillet. Mais durant les années Covid, cette circulation été faible du fait des mesures de lutte contre la pandémie. Ces restrictions étant derrière nous, les entérovirus recirculent. C’est le constat que dressent Santé publique France et le Centre national de référence (CNR) des Entérovirus et Parechovirus. Ils viennent de publier leur bilan annuel sur les infections à EV en France en 2023-2024, et préviennent que ces derniers risquent de circuler de manière importante cet été, notamment chez les jeunes enfants.
De quelle ampleur est cette recrudescence ?
La faible circulation des EV observée depuis 2020 s’est maintenue jusqu’en 2022, avec des niveaux d’infections très en-deçà des pics observés en 2016 et 2019. Une reprise progressive de la circulation virale est observée depuis 2022, avec un nombre d’infections à EV qui a atteint 2 339 cas en 2023, soit une ampleur de l’épidémie estivale proche de celle des années pré-Covid : 2 720 cas en moyenne entre 2016 et 2019. Concernant les méningites, l’épidémie de 2023 a été d’une ampleur similaire à celle de 2019 avec 1555 cas. En 2024, le nombre de cas d’infections à EV déclaré au Réseau de surveillance des entérovirus (RSE) au 19 juin 2024 reflète une recrudescence dès le printemps 2024 avec un nombre plus important entre le 18 mars et le 19 mai par rapport à la même période en 2023 : 293 cas contre 178.
Quels sont les risques ?
Ces infections sont surtout problématiques chez les personnes immunodéprimées et les très jeunes enfants. En population générale, la plupart des infections à entérovirus engendrent peu ou pas de symptômes. Lorsque les personnes sont hospitalisées, c’est le plus souvent à cause de méningites : elles nécessitent un traitement symptomatique et évoluant rapidement vers la guérison sans séquelles. Les autres manifestations cliniques observées comprennent la maladie pied-main-bouche (PMB), des syndromes fébriles du nourrisson et des infections néonatales parfois sévères, des syndromes respiratoires le plus souvent peu sévères, des atteintes cardiaques, des syndromes digestifs…
Comment limiter les contaminations ?
La transmission du virus se fait par contact de personne à personne ou via des objets ou aliments contaminés à partir des virus présents dans les sécrétions nasales mais aussi dans les selles. D’autres modes de transmission sont également possibles : via la salive ou encore au contact de lésions cutanées. Pour limiter au maximum la transmission des EV, il est important de renforcer des règles d’hygiène familiale et/ou en collectivités (lavage des mains, désinfection des surfaces).