Selon l’Inserm, l’insomnie toucherait 15 à 20 % de la population et 9 % souffriraient d’une forme sévère. Mais qu’entend-on réellement par insomnie ? Il s’agit d’une difficulté à trouver le sommeil ou de l’incapacité à dormir suffisamment par rapport à ses besoins.
Insomnie transitoire ou chronique ?
Passer quelques mauvaises nuits avec un sommeil troublé est commun lorsque c’est occasionnel. Souvent, le stress explique cette insomnie que l’on appelle « transitoire » : elle se manifeste par des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes avec difficulté à se rendormir, un réveil trop précoce, une sensation de sommeil non récupérateur avec un potentiel retentissement dans la journée.
Quand ces troubles nocturnes persistent au moins 3 fois par semaine depuis au moins 3 mois, l’insomnie devient chronique. Il est possible que la recherche du sommeil à tout prix entretienne involontairement le trouble, et que la peur de ne pas réussir à dormir provoque elle-même un stress contre-productif. On peut alors entrer dans un cercle vicieux qu’il faudra casser aussi rapidement que possible.
Des profils de dormeurs variés
En vieillissant, les délais d’endormissement augmentent, le sommeil se fragmente, la nécessité des siestes se fait plus nette. Comme son sommeil est plus morcelé et léger, la personne âgée peut avoir l’impression d’être insomniaque alors que son rythme de sommeil est en réalité normal pour son âge.
De même, de nombreuses pathologies peuvent expliquer une insomnie qui devient chronique :
- la dépression ;
- les troubles anxieux ;
- le syndrome des jambes sans repos ;
- l’hyperthyroïdie ;
- le reflux gastro-œsophagien…
Plus grave, l’apnée du sommeil, notamment le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) peut également expliquer un sommeil perturbé. Il touche 4 % de la population. Des ronflements sonores, une somnolence diurne, des céphalées au réveil, un excès de poids doivent vous alerter et faire suspecter un tel syndrome.
Puisqu’un sommeil perturbé peut s’expliquer par différents mécanismes, il est important de faire des vérifications sur l’origine de tout trouble du sommeil qui deviendrait chronique. En cas de doute, n’hésitez pas à en parler avec votre pharmacien ou votre médecin : ils pourront vous aider à y voir plus clair.
Préparer sa nuit
Même s’ils semblent tomber sous le sens, il est toujours utile de vérifier que l’on respecte les conseils de base pour bénéficier d’un sommeil réellement réparateur. Ainsi, limiter le bruit, la lumière, la température de la chambre (18 à 19° C), la présence de l’animal de compagnie, la consommation de caféine (café, thé, soda), d’alcool et de cigarettes sont-elles des consignes incontournables. On conseillera également d’éviter les dîners trop copieux le soir.
S’exposer à la lumière extérieure le matin est une bonne idée. Inversement le soir, il est important de tamiser la lumière et de limiter les écrans de téléphone, tablette ou ordinateur.
Autres suggestions pour améliorer vos nuits : limiter la sieste à 15 minutes en s’aidant d’un réveil, éviter l’exercice physique tard en soirée, mettre en place un rituel du coucher, repérer les signes d’endormissement et ne pas retarder le moment de se mettre au lit.
Tester la thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
C’est le traitement recommandé par la Haute Autorité de santé (HAS) dans l’insomnie chronique. En permettant au patient de lutter contre les trois facteurs qui entretiennent l’insomnie (le temps excessif passé au lit, les efforts exagérés pour s’endormir et la peur de mal dormir), la TCC est plus efficace que les traitements médicamenteux. Elle utilise des techniques simples associant l’hygiène du sommeil, le contrôle du stimulus et la restriction du sommeil.
Et les plantes ?
Les plantes traditionnellement utilisées dans l’insomnie sont majoritairement bien tolérées. Cependant, en raison de leur effet sédatif, elles peuvent être responsables d’une baisse de la vigilance. Il faudra donc éviter de les utiliser si votre activité professionnelle notamment requiert l’usage de machines ou véhicules.
Parmi les plantes conseillées pour traiter les troubles du sommeil, certaines ont des contre-indications à connaître.
De par son activité œstrogénique, le houblon est ainsi contre-indiqué en cas d’antécédents de cancer du sein ou du col de l’utérus. La passiflore pourrait augmenter l’efficacité des anticoagulants et ne doit donc pas être prise par les personnes prenant des fluidifiants sanguins. La rhodiole est déconseillée en cas d’état de surexcitation ainsi que chez les patients bipolaires. Le ginseng l’est également en cas d’hypertension artérielle ou d’antécédents de cancer du sein hormono-dépendant.
En revanche, concernant l’aubépine, intéressante pour ses effets positifs sur le cœur, aucune interaction n’a été rapportée avec les médicaments traitant les maladies cardio-vasculaires.