Santé publique France vient de publier une étude sur la prévalence du tabagisme en France hexagonale en 2023 parmi les 18-75 ans. Elle est basée sur les résultats de l’édition 2023 de l’enquête Eropp de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). On y apprend tout d’abord qu’au global, 31,1 % des 18-75 ans déclarent fumer en 2023, avec une proportion plus importante d’hommes (33,8 %) que de femmes (28,6%) ; mais que parmi ces fumeurs, ils sont 23,1 % à fumer quotidiennement.
Le tabagisme quotidien en baisse
Comment analyser cette donnée ? Elle est, clairement, en baisse puisqu’entre 2021 et 2023, les fumeurs quotidiens sont passés de 25,3 % à 23,1 % des 18-75 ans. Précision intéressante : la baisse dans ce laps de temps s’est effectuée dans les mêmes proportions chez les hommes et les femmes, puisque la prévalence du tabagisme quotidien est passée de 27,8 % à 25,4 % chez les hommes, et de 23 % à 20,9 % chez les femmes. Autre enseignement très instructif souligné par Santé publique France : ce recul n’est pas nouveau mais s’inscrit dans une tendance baissière de la prévalence du tabagisme quotidien en France depuis 2016. Ainsi, note l’agence sanitaire, après « une baisse entre 2016 et 2019 et une période de relative stabilité au début de la pandémie de Covid-19, la prévalence du tabagisme quotidien diminue à nouveau depuis 2021 ».
Cependant, Santé publique France constate en parallèle une hausse du tabagisme occasionnel depuis 2021. Celui-ci est passé globalement de 6,4 % de la population des 18-75 ans vivant dans l’hexagone en 2021, à 8 % en 2023. Si bien que, indique l’agence, « globalement, entre tabagisme quotidien et occasionnel, la prévalence du tabagisme reste stable depuis 2021 ».
Les substituts nicotiniques boostés
La quantité de tabac vendue en France chute, elle, de 14 % entre 2021 et 2023, passant de 43 188 tonnes en 2021 à 37 120 tonnes en 2023. Parallèlement, les ventes de traitements d’aide au sevrage tabagique (patchs, gommes ou comprimés apportant de la nicotine) réalisées en pharmacie (remboursés ou non) se développent sur la même période, avec une augmentation de 17 %.
Des profils variés
Entre 2021 et 2023, la diminution du nombre de fumeurs est significative parmi les moins diplômés (de 32 % à 28,9 %), les revenus les plus faibles (de 32,3 % à 28,9 %) et les personnes au chômage (de 45,7 % à 35,8 %). Toutefois, malgré ces évolutions, les inégalités sociales sont tenaces, et la prévalence du tabagisme quotidien reste en 2023 nettement plus élevée lorsque le niveau de diplôme est plus faible : elle varie de 28,9 % parmi les personnes n’ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au bac, à 16,6 % parmi les titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat. « Chez les 18-64 ans, la proportion de fumeurs quotidiens est de 35,8 % chez les chômeurs contre 25,2 % pour les actifs occupés », conclut Santé publique France qui rappelle que le tabac reste la première cause de mortalité évitable, avec environ 75 000 décès qui lui sont attribuables en 2015, soit la proportion significative de 13 % des décès.
