A chaque automne, l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) alerte sur les risques d’intoxications liées à la cueillette des champignons. Cette année, l’Agence insiste sur le fait que les intoxications rapportées depuis le 1er juillet « sont de plus en plus nombreuses » avant même le début du mois d’octobre durant lequel un pic des intoxications est traditionnellement observé.
Des intoxications parfois graves
Les intoxications consécutives à l’ingestion de champignons cueillis dans la nature peuvent avoir de graves conséquences sur la santé, provoquant des troubles pouvant nécessiter une hospitalisation parce qu’ils mettent en jeu le pronostic vital. Ces intoxications peuvent en effet engendrer des troubles digestifs sévères, des complications rénales et des atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe.
Des cas précoces
Alors même que la saison n’est pas commencée, l’Anses insiste sur les plus de 400 intoxications déjà enregistrées depuis début juillet 2024.et révèle les chiffres de 2023, où plus de 1400 intoxications ont été rapportées entre le 1er juillet et le 31 décembre. L’Anses précise que ces intoxications observées en 2023 « avaient eu lieu principalement en novembre, alors qu’habituellement le mois d’octobre est le plus concerné ». La vigilance est de mise tout au long de la saison. Les symptômes observés par les Centres antipoison étaient « essentiellement digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées ». Et « si ces intoxications étaient pour la plupart de faible gravité, 23 étaient de gravité forte mais il n’y a eu aucun décès ».
Attention aux applis !
L’Anses se penche sur les causes des intoxications. Très souvent, les personnes confondent une espèce comestible avec une toxique, « parfois du fait de l’utilisation d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone donnant une identification erronée des champignons cueillis », insiste l’Anses. Autre cause possible, la « consommation de champignons comestibles mais en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits ».
Les bonnes pratiques pour éviter les intoxications
Face à une situation qui se renouvelle chaque année, l’Anses, mais aussi les Centres antipoison et le ministère de la Santé (DGS) recommandent :
- De ramasser exclusivement les champignons que vous connaissez parfaitement. Car « certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles ».
- Au moindre doute sur l’identification de champignons récoltés, même d’un seul, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste : un pharmacien ou une association de mycologie.
- « Ne jamais donner à manger de champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants ».
- « Ne pas consommer de champignons identifiés au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison de risque élevé d’erreur », martèlent les autorités.