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La coqueluche explose, la vaccination s’impose

La coqueluche explose, la vaccination s’impose

Par AnnKot

Dans un contexte de recrudescence de la coqueluche, les recommandations vaccinales sont renforcées pour l’entourage, tant familial que professionnel, des nourrissons de moins de 6 mois.

Infection bactérienne respiratoire hautement contagieuse, la coqueluche se transmet par les voies aériennes et peut être grave, voire mortelle, chez les nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois. A cet âge, ils sont encore trop jeunes pour être protégés par leur propre vaccination. Or, avec la recrudescence de cette maladie observée dans plusieurs pays, dont la France, depuis le début de l’année 2024, la Haute Autorité de santé (HAS) rappelle les moyens de protection des plus fragiles et renforce ses recommandations vaccinales.

En effet, l’épidémie se poursuit et la circulation de la bactérie, du nom de Bordella pertussis, « s’est intensifiée sur les derniers mois », a indiqué l’agence Santé publique France (SPF) le 30 juillet dernier. En ville, elle note que le nombre de signalements de coqueluche est de 225 entre le 1er janvier et le 30 juin dernier, « contre aucun en 2023 sur la même période ». De même, le nombre de nourrissons de moins d’un an hospitalisés pour coqueluche est de 199 depuis le début de l’année, contre 41 sur toute l’année 2023. Conséquence directe : au 29 juillet, SPF déplore un total provisoire de 28 décès dont 20 enfants (18 de moins de 12 mois) et 8 adultes âgés de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’est pas la première cause de décès.

Anticorps maternels

La HAS n’a pas attendu la publication de ces données pour réagir. Après que le ministère de la Santé a « fortement » recommandé aux femmes enceintes de se vacciner contre la coqueluche, de préférence entre le 5e et le 8e mois, afin de protéger le bébé à naître jusqu’à ses 6 mois, l’instance confirme l’importance de cette vaccination au 2e trimestre de grossesse « et au plus tard un mois avant l’accouchement ». Il s’agit, ajoute-t-elle, de « la mesure la plus efficace pour protéger le nourrisson dès la naissance grâce au transfert [via le placenta] des anticorps maternels ». Une mesure dont l’efficacité (à plus de 90%) et la sécurité a été prouvée par des données en vie réelle au cours des 12 dernières années.

A défaut de vaccination au cours de la grossesse, la HAS insiste sur l’importance de mettre en place une stratégie de cocooning, en commençant par l’immunisation de la mère en post-partum immédiat, avant sa sortie de maternité. Une préconisation qui va de pair avec ses nouvelles recommandations en date du 22 juillet dernier : que toute personne, quel que soit son âge, en contact proche avec un nouveau-né et/ou nourrisson de moins de 6 mois dans un cadre familial ou professionnel reçoive un rappel contre la coqueluche si le dernier vaccin date de plus de 5 ans.

Pas de report chez le nourrisson

Cette stratégie dite « de cocooning » vise à réduire le risque de forme grave chez le nouveau-né et le nourrisson, dont la vaccination – réalisée à 2 mois et 4 mois avec un rappel à 11 mois – n’est protectrice qu’à partir de 6 mois. La HAS indique d’ailleurs que les infections mineures comme une rhinopharyngite, une otite, une bronchite ou une diarrhée modérée, ou encore une fièvre de faible intensité ne doivent pas entraîner le report de la vaccination du nourrisson.

A noter : il n’existe pas de vaccin sur le marché français contenant uniquement la valence de la coqueluche, les adultes sont donc immunisés à l’aide de Boostrixtetra ou de Repevax, des vaccins combinés diphtérie, tétanos, coqueluche, polyomyélite (dTcaP). Dans le cas où une personne a reçu un rappel vaccinal contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (dTPolio) ne contenant pas la valence coqueluche, celle-ci doit respecter un délai d’un mois pour recevoir un rappel avec l’un des deux vaccins recommandés.

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