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Covid-19 : la vigilance des Français continue de baisser

Covid-19 : la vigilance des Français continue de b
La Covid est là, mais ne préoccupe plus vraiment les Français. Une situation qui inquiète notamment les personnes sévèrement immunodéprimées.

Comment les Français appréhendent-ils désormais la Covid ? Quel regard portent-ils sur la maladie ? Et quels comportements adoptent-ils pour s’en protéger ? C’est ce qu’a voulu savoir le laboratoire Pfizer, qui pour la 2e année consécutive a demandé à Ipsos de mener un baromètre « Perception et comportements des Français vis-à-vis de l’épidémie de Covid-19 ». Et le constat est net : 61% des Français et 54% des populations à risque ne sont plus préoccupés par le virus.

Ce qui veut dire qu’à l’inverse, seuls 39 % des personnes interrogées (2500 personnes sondées en février par Ipsos pour Pfizer) indiquent être encore préoccupées par la Covid-19 alors qu’elles étaient encore 60 % fin 2022 à se soucier de cette maladie. Et, phénomène intéressant se dessinant au fil de ce sondage pour Pfizer, cette moindre préoccupation est palpable aussi chez les personnes à risque. Ainsi, seuls 46 % des sujets à risque restent préoccupés par le SARS-CoV-2 et ses conséquences, alors qu’ils étaient 69 % fin 2022. Une région toutefois se démarque : l’Ile-de-France, qui s’inquiète davantage du virus puisque 46 % des franciliens s’en préoccupent, et 54 % des franciliens à risque.

Et le dépistage ?

Toujours selon le sondage Pfizer, plus d’1 Français sur 2 juge inutile de se faire dépister à l’apparition de premiers symptômes et plus de 4 Français sur 10 considèrent même que l’épidémie est finie. Et au sein des populations à risque, 46 % d’entre elles jugent inutile de se dépister aux premiers symptômes et 38 % considèrent que l’épidémie est terminée.

En cas de doute face à des symptômes, les Français sont 77 % à choisir d’attendre et d’observer l’évolution, alors que 23 % font un test. Et chez les personnes à risque, 74 % attendent de voir et 26 % se testent tout de suite.

Pourtant, les recommandations restent inchangées : en cas de symptôme, il est conseillé de se tester et de prendre rapidement contact avec un professionnel si le test est positif. Votre pharmacien est le professionnel de référence pour vous prodiguer un test antigénique, ou vous délivrer des autotests à faire à la maison.

Le virus circule

Le virus continue en effet de circuler et reste imprévisible selon les données épidémiologiques des années précédentes. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a initié, du 15 avril au 16 juin 2024, une campagne de vaccination ouverte à tous mais particulièrement destinée aux populations à haut risque de développer une forme grave.

La conscience de ce risque toujours existant de formes graves pour ces publics fragiles est d’ailleurs insuffisante selon le sondage pour Pfizer : 67 % des personnes à risque (et 71 % des Français au global) pensent qu’ils ont peu de chance d’être hospitalisés pour une forme grave de Covid. Pourtant, selon le bulletin de Santé publique France du 28 février, depuis octobre 2023, 665 cas de Covid ont été signalés par les services de réanimation.

Attention aux sévèrement immunodéprimés

La lassitude face au Covid est logique, mais le relâchement des gestes barrières en présence des personnes à risque, pointée par le sondage Pfizer, est tout de même préoccupante. Ainsi, seulement 6 % des Français font systématiquement un test avant de voir une personne à risque, et seuls 16 % d’entre eux portent encore un masque en leur présence.

Mais c’est pour les personnes sévèrement immunodéprimés que le décalage entre l’insouciance ambiante et la peur du virus est criante. Ainsi, un autre sondage Ipsos, pour AstraZeneca et un collectif d’associations de patients celui-ci, a été réalisé du 15 janvier au 5 février auprès de 588 patients immunodéprimés sévères, et d’un échantillon de 1500 personnes représentatives de la population adulte française interrogées du 25 au 29 janvier. Il montre un décalage entre les Français au global d’un côté, et les personnes sévèrement immunodéprimés de l’autre. Selon cette étude, alors que pour la moitié des Français la Covid est devenue une maladie bénigne, il continue d’être considéré comme une menace grave pour leur santé par 73 % des personnes sévèrement immunodéprimées. « Un décalage de perception alarmant qui alimente un sentiment majoritaire d’indifférence et de stigmatisation chez les personnes immunodéprimées », lit-on sur le site d’Ipsos commentant ce sondage.

Cette étude souligne aussi le côté difficile à vivre de ce décalage pour les immunodéprimés sévères. Ils sont 86 % à penser que le masque a encore une utilité dans les espaces publics clos, alors que 45 % des Français au global pensent que ça ne sert plus à grand-chose. Un gap qui fait que même en famille, les immunodéprimés n’osent plus réclamer les fameux gestes barrières. Ainsi, selon les sondages pour AstraZeneca, plus de deux tiers des immunodéprimés interrogés souhaiteraient que leurs proches adoptent des gestes barrières par rapport à leur état de santé (67 %), mais près d’une personne sur deux dans cette situation ne parvient pas à formuler cette demande à ses proches (49 %). Et dans ce contexte, elles sont plus des deux tiers à se sentir en danger face à leur entourage (68 %), mais aussi incomprises et rejetées globalement dans la société. En effet, 85 % des immunodéprimés sévères questionnée dans ce sondage pensent que les risques qu’ils encourent sont insuffisamment pris en compte par les Français dans leur ensemble.

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