Alors qu’au 1e trimestre 2024 quelques régions seulement rapportaient des cas groupés d'infections par la bactérie Bordetella pertussis, l’ensemble du territoire est désormais concerné par l'épidémie. Le nombre de cas rapportés (toutes sources confondues) sur les six premiers mois de l’année est déjà supérieur au total de l’année 2023. Cette flambée est cohérente avec ce que les experts connaissent de la pathologie puisqu'elle « évolue par cycles de recrudescence tous les 3 à 5 ans et [que] le dernier cycle observé en France date de 2017-2018 », comme l'explique Santé publique France dans son dernier bulletin daté de juin 2024. Selon l'Agence, sur les 17 décès liés à la coqueluche recensés depuis janvier dernier, trois concernent des adultes de plus de 85 ans et quatorze sont des enfants de moins de 15 ans. Douze d'entre eux étaient âgés de 1 à 2 mois, donc pas encore protégés par la vaccination. En effet, celle-ci n'est possible qu'à partir des 2 mois du bébé.
Un bénéfice évident
La coqueluche pouvant entrainer des complications graves (pulmonaires et neurologiques) en particulier chez le nourrisson de moins de 6 mois, la lutte contre cette maladie repose sur la vaccination de la femme enceinte. En effet, en vaccinant la future maman, son corps va produire des anticorps specifiquement dirigés contre la bactérie en cause. Et ces anticorps ont la capacité de passer dans la circulation sanguine du foetus, via le placenta. Ils persisteront dans le corps du bébé une fois né et lui permettront d'être protégé de l'infection. Cependant, les anticorps ont une durée de vie limitée : leur nombre va s'épuiser et la vaccination de l'enfant sera nécessaire pour que son système immunitaire apprenne à reconnaître la bactérie Bordetella pertusis et qu'il s'en protège.
Les arguments pour convaincre
On rappellera que l'immunisation de la femme enceinte est recommandée même si celle-ci a reçu une injection vaccinale peu de temps avant la grossesse, et qu'il faudra la répéter à chaque nouvelle grossesse. Quelques chiffres-clés peuvent permettre d'ancrer le réflexe vaccinal chez les futurs parents : selon des données du ministère de la Santé, la vaccination des femmes enceintes « permet de diviser par 4 le risque de coqueluche, de réduire de moitié le nombre d’hospitalisations et de réduire de 95 % le nombre de décès liés à cette infection dans la population des enfants de moins de 3 mois ».