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Usage détourné : le gaz hilarant responsable d’intoxications

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Adobe Stock - Par AWD

Présent dans les petites cartouches pour siphon à chantilly, ce gaz peut provoquer des atteintes neurologiques, cardiaques et psychiatriques sévères s’il est inhalé.

trottoirs ? Ces mini-bonbonnes sont des recharges de gaz conçues pour les siphons à chantilly. Or, elles font actuellement l’objet d’un usage détourné. En effet, ces cartouches contiennent du protoxyde d’azote, également appelé gaz hilarant. Vidé dans un ballon dont le contenu est ensuite inhalé, ce gaz a un effet euphorisant, recherché essentiellement par de jeunes consommateurs.

Un gaz dangereux pour la santé

Le protoxyde d’azote est bien connu des professionnels de santé : il a des effets antidouleurs puissants qui ont permis de l’utiliser en tant qu’anesthésique. Ce n’est plus le cas que de façon ponctuelle actuellement, par exemple en pédiatrie.

Les effets indésirables du protoxyde d’azote sont cependant bien connus, notamment au niveau neurologique (neuropathies, atteintes neuromusculaires, atteinte de la moelle épinière…), cardiaque (douleurs thoraciques, tachycardie…) et psychiatrique (crises de psychoses aiguës, troubles psychiques…). De plus, l’utilisateur de gaz hilarant risque l’asphyxie : en respirant ce gaz à pleins poumons, il prive ces derniers d’oxygène et peut alors faire un malaise accompagné d’un arrêt cardiaque.

Cette pratique à visée récréative peut donc avoir de très graves conséquences pour la santé.

Informer des risques

Ces cartouches étant conçues initialement pour un usage culinaire, elles sont en vente libre. Pour lutter contre le développement de leur consommation détournée, une loi est en préparation pour en restreindre l’accès. Elle prévoit « l’interdiction de vente aux mineurs de produits contenant du protoxyde d’azote et de la mise à disposition de ce gaz dans les débits de boissons permanents (bars, discothèques…) ou temporaires (ex. : soirées étudiantes) ».

En attendant, les autorités sanitaires en appellent à la responsabilité de ceux qui participent à promouvoir cette pratique d'usage détourné, en proposant notamment ces produits à la vente en ligne en volumes importants. En parallèle, une campagne d’information et de réduction des risques a été mise en place à destination des jeunes et des personnes à leur contact (éducateurs, associations…).

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