Un troisième vaccin contre la Covid-19 vient d’être autorisé en France. Après ceux produits par Moderna et Pfizer/BioNTech, c’est celui du laboratoire AstraZeneca qui vient de recevoir le feu vert pour sa mise sur le marché par l’Agence européenne du médicament (EMA). La particularité de ce vaccin est qu’il se conserve au réfrigérateur, contrairement aux deux autres qui nécessitent un stockage dans des super-congélateurs (-70°C). Cela va beaucoup faciliter la logistique et l’organisation des injections. Ainsi, la Haute Autorité de santé (HAS) s’est dite favorable à la vaccination par les pharmaciens et les sages-femmes, en plus des médecins et infirmières.
Une autre technologie
Cette différence de mode de stockage est liée à la composition du vaccin : la version AstraZeneca (élaborée en collaboration avec l’université d’Oxford) repose sur une technologie différente de celle des vaccins Moderna et Pfizer/BioNTech. Alors que ces derniers contiennent de l’ARN messager (ou ARNm), celui-ci est dit « à vecteur viral », c’est-à-dire qu’il utilise un virus comme moyen de transport (« vecteur »). Le virus choisi pour servir de véhicule est un adénovirus rendu inoffensif. Les adénovirus sont une famille virale dont les membres provoquent typiquement des rhumes chez les humains. Ici, l’adénovirus rendu inoffensif va permettre d’apporter aux cellules de quoi leur faire fabriquer de la protéine S (pour Spike), qui est le marqueur caractéristique du SARS-CoV-2. La présence de la protéine S entraînera alors une réaction de notre système immunitaire, qui sera capable de reconnaître ultérieurement ce virus de la Covid-19 s’il venait à nous infecter.
Pour les moins de 65 ans
Ce nouveau vaccin est pour le moment recommandé chez les moins de 65 ans. En effet, la HAS précise qu’« en raison du faible effectif de participants âgés de 65 ans et plus dans les essais, il n’est pas possible de conclure sur l’efficacité vaccinale dans cette population. » Cependant, les études continuent et les recommandations sont donc susceptibles d’évoluer en fonction des résultats observés. Il va donc être d’abord proposé aux professionnels de santé et aux personnes âgées de 50 à 64 ans (en commençant par celles qui ont des facteurs de risques, appelés également comorbidités). Dans un second temps, lorsque des doses supplémentaires seront livrées, il sera proposé aux « 18-49 ans avec comorbidités » et aux « opérateurs essentiels et professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays ». Côté posologie, le vaccin AstraZeneca nécessite deux injections espacées de 6 à 9 semaines.
