Des mois que l’on attendait, surtout après cette année de confinements et de restrictions, la douce caresse du soleil sur notre peau l’été, présage d’un joli teint hâlé ! Sauf que l’on s’est peut-être laissé surprendre, que le soleil a tourné pendant notre petite sieste dans le hamac et que l’on s’est réveillé avec une épaule et une cuisse rouge écrevisse. C’est un « coup de soleil » : une brûlure de la peau survenant après une exposition aux rayons UV-B du soleil.
Différents stades de gravité
Commençons par le stade le plus léger du processus : le bronzage. Il constitue, déjà, une réaction de défense de la peau à une agression solaire. La coloration de la peau est due à la libération de mélanine au niveau du derme par des cellules spécialisées appelées les mélanocytes. Cette coloration est donc une sorte de signal d’alarme.
Au-delà de ce stade, bien souvent recherché pour son esthétique, c’est le coup de soleil, donc la brûlure, qui détruit des milliers de cellule d’épiderme. Elle peut être plus ou moins grave.
La brûlure du premier degré
Ce coup de soleil entraîne une rougeur de la peau, sans cloques. Il apparaît souvent entre la 6e et la 24e heure après l’exposition, et s’explique par une vasodilatation des vaisseaux cutanés superficiels. D’ailleurs, si l’on appuie sur la zone avec un doigt, la rougeur disparaît. Ce type de coup de soleil sans cloques guérit en une semaine, sans laisser de pigmentation, ou provisoirement, ni de cicatrice. Lors du processus de cicatrisation, la peau peut desquamer, c’est-à-dire « peler ».
Le deuxième degré superficiel
L’apparition de cloques (ou phlyctènes) est le signe que l’on atteint le 2e degré superficiel. Elles peuvent subvenir immédiatement après l’exposition ou alors quelques heures plus tard. Les cloques sont remplies d’un liquide transparent et entourées d’une zone de peau rouge, douloureuse. Ce type de brûlure cicatrise en environ deux semaines sans séquelles mais peut laisser des taches sombres, qui mettent du temps à disparaître.
Le deuxième degré profond
C’est une brûlure grave. Dans ce cas, le plancher de la cloque est pâle et non pas rouge, car les vaisseaux sanguins ont été détruits. Paradoxalement, il peut y avoir moins de douleur mais cela s’explique : les terminaisons nerveuses sont brûlées. Il faudra patienter environ un mois pour obtenir une guérison, et l’on peut en conserver des cicatrices.
Les plus jeunes particulièrement à risque
« Trop d’enfants et de jeunes enfants sont trop bronzés fin août », s’alarme le Dr Hervé Van Landuyt sur le site internet de l’Association des dermatologues de Franche-Comté (asfoder.net) « La prévention solaire en France et en Europe n’est pas adaptée. Les parents, grands-parents, ne sont pas conscients des risques futurs ». Or, insiste-t-il, « le bronzage important et les coups de soleil dans l’enfance sont les facteurs de risques principaux d’un mélanome plus tard », c’est-à-dire d’un cancer cutané. Ce militant de la prévention solaire préconise avant tout, pour les enfants et les jeunes adolescents comme pour leurs aînés, le port de vêtements : chemise, chapeau, T-Shirts anti-UV pour les activités aquatiques. Selon lui, la crème solaire « n’est qu’un complément » à ces mesures de protection vestimentaires car « elle n’est pas suffisante » et « il n’y a pas d’écran total ».
Pour choisir la crème solaire la plus adaptée, on optera pour une référence spécialement formulée pour les enfants. En effet, il ne s’agit pas d’un positionnement marketing mais bien d’une différence de composition, favorisant les filtres solaires minéraux. Cette crème à indication pédiatrique conviendra en outre pour toute la famille.
Soigner les coups de soleil
Les coups de soleil se traitent comme des brûlures, de manière différente selon leur intensité. Pour prendre en charge ceux qui sont superficiels, avec ou sans desquamation, le maître mot est l’hydratation, avec de nombreux produits disponibles en pharmacie. Mais si la brûlure est plus importante, le traitement est évidemment plus conséquent, en ne négligeant pas le soulagement de la douleur.
La prévention
Bien évidemment, la meilleure des armes contre les coups de soleil reste la prévention et le bon sens. Si vous allez à la plage ou prévoyez de rester exposé quelle que soit votre activité, veillez à bien protéger votre peau avec une crème solaire efficace, en choisissant un indice minimum de 30 (50 pour les enfants et les peaux claires et/ou sensibles) protégeant contre les UVA et les UVB. Evitez de vous exposer aux heures les plus chaudes, c’est-à-dire au moment où le soleil est au zénith et que ses rayons sont les plus agressifs. Ou alors portez un tee-shirt, un chapeau, des lunettes si vous pratiquez une activité exposée entre 10 heures et 16 heures. Mais pour le « farniente », le mieux est de paresser au soleil avant 10 heures (pour les lève-tôt) ou après 16 heures (pour les couche-tard ou les « siesteurs »).
De façon générale, les peaux claires sont évidemment plus sensibles au soleil et donc aux coups de soleil que les peaux mates. Mais même si votre teint est naturellement hâlé, sachez qu’une exposition trop importante au soleil peut entraîner un vieillissement prématuré de la peau, des rides, des taches brunes mais aussi, malheureusement, un risque augmenté de cancer cutané.
