Une impureté a été détectée dans certains médicaments à base de losartan, un antihypertenseur, qu’il soit seul ou associé à l'hydrochlorothiazide, un diurétique. Les spécialités à base de losartan « sont des antihypertenseurs couramment utilisés dans le traitement de l’hypertension artérielle (HTA), de l’insuffisance cardiaque (IC), de la prévention de l'insuffisance rénale liée au diabète de type 2, et de la prévention de la morbidité cardiovasculaire après un infarctus du myocarde », comme le précise l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Ne pas interrompre le traitement
Ces médicaments doivent être pris de façon chronique : les patients ne doivent donc pas interrompre leurs prises, l’arrêt brutal du traitement pouvant provoquer des « poussées hypertensives voire une déstabilisation d’une maladie cardiovasculaire ». Or, à cause de cette alerte qualité, les lots concernés font l’objet d'un rappel ou d'un blocage chez le fabricant à titre préventif. Si toutes les spécialités contenant du losartan ne sont pas concernées par la présence de cette impureté, de nombreuses références sont manquantes et les pharmacies ont des difficultés à procurer à leurs patients leurs médicaments habituels.
L’ANSM a donc émis des recommandations pour assurer aux patients la continuité de leur prise en charge. « Si le traitement initialement prescrit n’est pas disponible et que le patient ne peut pas consulter son médecin au préalable, le pharmacien pourra remplacer le losartan par un autre médicament de la classe des sartans, à titre exceptionnel et temporaire, jusqu’à la prochaine consultation médicale». Ces recommandations sont « applicables dans ce contexte de tension et jusqu’au retour à un niveau d’approvisionnement satisfaisant en losartan, potentiellement début 2022 ».
Un tableau d'équivalence
En pratique, le choix du sartan de remplacement est guidé par un tableau d’équivalence de dose proposé par l'ANSM. Le pharmacien pourra donc délivrer un autre médicament de la famille des sartans, en l’inscrivant sur l’ordonnance, et le médecin devra en être averti. Ce traitement de remplacement sera dispensé pour une durée d'un mois dans la mesure du possible, renouvelable jusqu’à la prochaine consultation médicale.
L'ANSM rappelle qu'en l'état actuel des connaissances, « il n’existe pas de risque immédiat avéré pour la santé lié à la présence de cette impureté » et que des études sont en cours.
